Êtes-vous aussi zélé pour la gloire de Dieu que pour votre propre réputation ?

 

Existe-t-il réellement une colère juste, ou est-ce une vue de l’esprit ? Celle de Christ l’était indéniablement, mais nous aurions tort d’identifier nos accès de rage à son attitude dans le temple. John Downame (1571-1652) pensait toutefois qu’il était possible de se mettre en colère tout en étant juste, notamment parce que Paul écrit aux Éphésiens, « Si vous vous mettez en colère, ne péchez point » (Éph 4.26). S’il est possible de se mettre en colère et de s’abstenir de péché, c’est donc qu’il existe une colère juste !

Dans le deuxième chapitre de son petit traité sur la colère, The Cure for Unjust Anger, Downame discute des caractéristiques celle qui est juste, c’est à dire « justifiée », « justifiable », voire « nécessaire ». Il écrit :

La juste colère est un désir saint et raisonnable de représailles contre le péché. Elle survient en nous en raison de causes justes et nécessaires, de sorte qu’étant légitimement en colère contre le péché et le vice, que ce soit en nous-mêmes ou chez les autres, nous sommes amenés à les punir (les péchés, pas les personnes) afin que Dieu soit glorifié, que chaque partie s’amende, et que le jugement de Dieu soit détourné non seulement de l’offenseur mais également de l’Église et de la nation.

Il conclut : « la colère est juste et légitime lorsqu’elle est provoquée [entre autres choses] par une cause juste… et il en existe plusieurs ». Ce premier extrait se focalise sur la première cause juste que Downame mentionne : la poursuite de la gloire de Dieu.

[Traduction : Daniel Orchanian]

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La colère est juste lorsque nous sommes animés d’un zèle pour la gloire de Dieu. Lorsque nous voyons Dieu déshonoré et sa gloire défigurée, il est à la fois légitime et nécessaire que nous soyons en colère. Nous nous déclarons sujets de Dieu, et il est certain qu’aucun bon sujet ne peut supporter de voir ou d’entendre dénigrer la gloire de son roi souverain. Nous professons être les serviteurs de Dieu, mais de bons serviteurs peuvent-ils supporter de voir leur maître déshonoré ? Nous prétendons être les enfants de Dieu, et les bons enfants sont plus affligés et offensés quand ils voient leurs parents blessés que si les blessures leur étaient infligées à eux.

Par conséquent, si nous sommes des sujets loyaux, des serviteurs fidèles et des enfants aimants, nous devons être poussés à une sainte colère lorsque nous voyons notre glorieux Souverain, notre bon Maître et notre gracieux Père déshonoré de quelque manière que ce soit.

À titre d’exemple, considérons Moïse lorsqu’il a vu que les enfants d’Israël avaient gardé la manne jusqu’au lendemain matin, en violation de l’ordre de Dieu. Moïse n’a pas pu s’empêcher d’exprimer cette sainte colère lorsqu’il a vu qu’on n’obéissait pas à son Seigneur et Maître (Ex 16.20). Bien que Moïse ait été l’homme le plus patient sur la face de la terre (Nombres 12.3), il ne pouvait pas supporter de voir le décret de Dieu méprisé. De même, lorsqu’il a vu la gloire et l’honneur dus au Dieu tout-puissant être donnés au veau d’or, une idole vile et grossière, il a été poussé à une sainte colère. Il était tellement rempli d’une rage divine et céleste qu’il a non seulement brisé les deux tables écrites de la main de Dieu, mais il est allé jusqu’à venger cette idolâtrie par la mort de trois mille personnes (Exode 32). Ce peuple lui était plus cher que sa propre vie, et même plus que le salut de son âme (Ex 32.32), mais la gloire de Dieu lui était plus précieuse encore.

Quand Phinées a vu Dieu déshonoré par le péché éhonté de Zimri et Cozbi, il fut provoqué par une sainte colère et punit ce déshonneur en exécutant les deux coupables (Nombres 25.7-8). Elie était également zélé pour la gloire de Dieu et a tué les prophètes [de Baal] parce que les enfants d’Israël avaient abandonné l’alliance de Dieu et renversé ses autels. (1 Rois 19.14). Et le Christ notre Sauveur était aussi possédé d’un zèle fervent pour la gloire de son Père (Jean 2.17).

Ainsi, si nous voulons démontrer que nous sommes des enfants de Dieu, suivons ces exemples. Puisque rien ne déshonore Dieu davantage que le péché, rien ne devrait nous offenser davantage et nous déplaire […]. C’est pourquoi, lorsque nous chutons, soyons dans l’affliction sur nous-mêmes afin de détourner de nous la colère du Seigneur. Ceux qui se jugent eux-mêmes, en effet, ne seront pas jugés par le Seigneur (1 Co 11.31) ; de même, ceux qui sont en colère contre eux-mêmes à cause du péché sont ceux qui échapperont à la colère du Seigneur.

Notre colère doit conduire à une sainte vengeance contre le péché. Par exemple, ceux qui sont tombés dans la gloutonnerie et l’ivrognerie doivent se discipliner par le jeûne et l’abstinence. Ceux qui se sont vautrés dans les plaisirs sensuels doivent maîtriser et mortifier leurs péchés, même s’ils sont aussi précieux pour eux que leur main droite et leur œil. Et ceux qui ont escroqué leur prochain en le dépouillant de ses biens doivent procéder à une restitution au quadruple, comme le fit Zachée (Luc 19.8).

[…]

Mais [..] le zèle pour la gloire de Dieu est froid, en ce siècle embourbé dans la fange de son péché. Qui, en effet, s’irrite ainsi contre lui-même parce que, par ses péchés, il a déshonoré Dieu ? Les gens s’emportent lorsque leurs péchés sont justement punis, mais ils se traitent eux-mêmes avec douceur, sans aucune amertume. Un personne tombée dans l’adultère regrette sa faute si celle-ci est mise en lumière, mais en réalité le poison de son péché est doux pour son appétit envenimé. L’extorqueur avide s’offense si on le prive des richesses qu’il a injustement acquises, mais il n’est pas en colère contre le péché dans lequel il est tombé. Lorsqu’un blasphémateur est simplement réprimandé pour son blasphème, il est furieux mais n’est pas dégoûté d’avoir déshonoré la majesté de Dieu, alors qu’il mérite la mort, en vertu de la loi de Dieu.

Chacun est en colère contre le châtiment qu’il reçoit, mais reste indifférent face à ses plus grands péchés. Si nous voulons être en colère et ne pas pécher, nous devrions être davantage contrariés par la manière dont nous avons déshonoré Dieu plutôt que par le châtiment que nous méritons.

De même, nous exagérons dans notre colère envers les autres. Les gens se mettent rapidement en colère contre leurs prochains pour la moindre offense, même s’il ne s’agit que d’une parole désobligeante ou d’un regard de travers. Mais lorsque Dieu est déshonoré, son nom blasphémé, ses sabbats profanés et son culte tout entier méprisé, les gens regardent les transgresseurs avec un visage souriant et les confortent dans leurs péchés. […] Par contre, quand ce sont eux qui subissent la moindre offense, leur fureur est sans limite !

Si nous voulons montrer au monde que nous sommes les enfants et les serviteurs de Dieu, nous devons être aussi zélés pour son honneur et sa gloire que pour notre propre réputation.

 

 

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