Canonicité du Nouveau Testament

Dans le débat sur l’autorité de la Bible, certains critiques disent que la Bible  a revêtu son autorité “canonique” par le biais des décisions d’instances religieuses entre le IIe et le Ve siècle après Jésus-Christ.

Néanmoins, voici une excellente réflexion de M. Kruger :

“La matrice historico-théologique du premier siècle créa l’environnement adéquat duquel pouvait émerger un nouveau dépôt scripturaire [le Nouveau Testament].

Les premiers chrétiens ne possédaient pas seulement un cadre pour accueillir un nouvel écrit canonique (cadre allianciel [Nouvelle alliance]), et des raisons incontestables pour un écrit canonique (l’oeuvre rédemptrice accomplie par le Christ), mais ils avaient aussi des ouvriers désignés par Dieu pour établir et disséminer ce canon (les apôtres).

Les apôtres furent la “bouche” de Christ et ils reçurent la tâche de répandre et préserver le message de la rédemption – qui fut donné originellement par voie orale et finalement préservé de façon permanente en étant mis  sous forme écrite.

Les livres du Nouveau Testament sont considérés comme une “autorité”, non parce que l’Eglise les a déclarés en tant que tels, ou même parce qu’ils ont été écrits par des apôtres, mais parce qu’ils étaient clairement perçus comme les écrits qui transmettaient le “dépôt apostolique”  dans son essence même.

C’est pour cette raison que Ridderbos peut dire que : “Dans son sens historico-redemptif, le canon biblique n’est pas le produit de l’église, mais plutôt c’est l’église qui est le produit du canon biblique”
(M. J. Kruger, Canon revisited, Crossway, 2012, p.197).

Kruger souligne avec justesse que la canonicité du Nouveau Testament se fonde sur un modèle d’auto-authentification.

Le Nouveau Testament est le produit scripturaire divin  historique qui accompagne l’acte rédempteur de Dieu. La nouvelle alliance en est le cadre, l’événement historique de la rédemption en est la raison, les apôtres en sont les messagers (et ils étaient conscients de l’autorité de leurs écrits (cf. Jn 21:24 ; 1 Thess 2:13 ; 1 Cor 7:12 ; 1 Cor 14:37-38 ; 1 Jn 1:1-5…).

Les écrits du NT portent les qualités divines attendues (beauté, excellence, orthodoxie, unité, cohérence…) et la réception corporative de ces derniers par l’Eglise de tout temps comme norme en est la manifestation.

Vis-à-vis de ce dernier point, la Confession de Westminster est intéressante :

“Nous pouvons être amenés et incités par le témoignage de l’Église à accorder à l’Écriture Sainte une considération profonde et pleine de respect (1 Tm 3.15).

De plus, la nature divine du contenu, la portée pratique de la doctrine, la majesté du style, la cohérence de toutes les parties, l’objectif de l’ensemble (qui est de donner à Dieu toute gloire), la pleine révélation de l’unique chemin conduisant au salut, de nombreuses autres qualités incomparables – bref : sa perfection pleine et entière – sont autant d’éléments par lesquels la Parole de Dieu s’authentifie elle-même.

Néanmoins, notre conviction et notre certitude quant à l’infaillible vérité et à la divine autorité du texte ne proviennent que de l’oeuvre intérieure du Saint-Esprit portant témoignage, par et avec la Parole, dans nos cœurs (1 Jn 2.20,27; Jn 16.13,14; 1 Co 2.10-12; Es 59.21).”

 

 

DS

 

 

 

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