Attention à vos préjugés sur les musulmans

 

La semaine dernière, je vous parlais de la peur, le principal obstacle pour partager l’Évangile aux musulmans. Cette semaine, j’aimerais aborder un sujet connexe : les préjugés qui nous animent lorsque nous avons à faire à nos amis musulmans. Voici mon sixième article dans la série « Erreurs que les chrétiens commettent dans leur témoignage auprès des musulmans (et comment les éviter) ».

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Comment passer de la peur des musulmans et de l’islam à l’amour de notre prochain, celui dont nous parle la Bible ? Un bon début serait de faire abstraction de leur identité religieuse et les traiter comme nous-mêmes. Il y a quelques années, à mon retour en Angleterre, je me suis retrouvé dans l’aéroport de Londres. Comme je ne possédais pas encore de passeport européen, je devais remplir un formulaire spécifique puis me présenter à un poste de contrôle. L’une des questions du formulaire concernait la profession que j’exerçais. J’ai écrit que j’étais pasteur adjoint. La femme assise au guichet lit le formulaire, me dévisage puis me demande :

« Monsieur, vous êtes pasteur ?
— Oui. »
Elle regarde à nouveau le formulaire et me demande :
« Et quel est le nom de la mosquée où vous travaillez ? »

 

Ne faisons-nous pas comme cette policière britannique ? Ne jugeons-nous pas les gens trop vite ? N’avons-nous pas des préjugés envers nos amis musulmans ? Faites abstraction de leur identité religieuse. Sachez que les musulmans sont comme nous : des êtres humains créés à l’image de Dieu. Ce rappel est nécessaire. Nous avons trop tendance à voir les musulmans comme des ennemis à vaincre plutôt que des pécheurs perdus qui ont besoin d’être sauvés.

Bien souvent, lorsque l’on demande aux nouveaux convertis ce qui les a attirés à Christ en premier, ils répondent que Dieu a utilisé l’amour des chrétiens, reflet de la personne de Christ. Nous avons besoin de l’amour chrétien pour combattre nos préjugés et ranimer notre passion pour les âmes perdues qui n’ont pas Christ.

Il existe une autre raison pour laquelle l’amour est si important : il nous évite de nous décourager lorsque le musulman rejette Christ. Sans amour, il est si facile de cesser de prier pour lui, de ne plus vouloir le revoir. Il m’est arrivé plusieurs fois de ne plus avoir envie de revoir une personne, tout simplement. Cette attitude n’est pas du tout normale. Les musulmans s’apitoient sur le sort des chrétiens qu’ils considèrent comme des blasphémateurs égarés. Mais, au moyen de l’amour, ils peuvent connaître Christ. L’amour chrétien manifesté à mon égard a été ce qui m’a attiré à la foi chrétienne. Je me rappelle encore de mon ami chrétien que je rencontrais chaque jeudi après-midi. Il était plein de grâce, de respect et d’amour à mon égard. Sa patience envers moi a été inestimable. L’amour est une arme puissante utilisée par Dieu pour sauver les musulmans.

Nous avons besoin d’amour pour une troisième raison : il s’agit de la seule chose que le musulman ne peut pas nier. Si vous évoquez les guerres en Syrie et en Irak où deux branches de l’islam se combattent, ils mentionneront l’Irlande et les conflits entre catholiques et protestants. Si vous citez la Bible, ils répondront par le Coran. Si vous argumentez au sujet de Christ, ils vous parleront de Muhammad. Quel que soit l’argument que vous avancerez, ils sauront quoi rétorquer. Mais allez à leur rencontre avec un amour inconditionnel et acceptez-les tels qu’ils sont, et ils ne sauront agir autrement que de vous aimer en retour. Lorsque nous apprenons à aimer nos amis musulmans avec une compassion et une sincérité profondes, nous commencerons à communiquer avec eux.

Un réfugié irakien avait reçu de l’aide de la part d’un groupe de chrétiens. Il n’a pas pu s’empêcher de dire : « Les chrétiens nous respectent et prennent bien soin de nous. J’ignore tout de votre religion, mais je suis curieux et je vais certainement lire votre Saint Livre. »

 

 

L’histoire de Dalila

Dalila vit en France. Elle est née dans une famille nord-africaine de onze enfants. À côté de chez eux vit une famille française. Le père de cette famille propose à maintes reprises au père de Dalila de boire un verre avec lui, mais sans succès. Le père de Dalila est un fervent musulman et ne boit pas d’alcool. Un jour, le père de famille français frappe à la porte de la maison de Dalila. Très éméché, il propose une nouvelle fois à son père de boire. Une fois de plus, celui-ci refuse. L’homme, furieux, retourne chez lui, empoigne son fusil et revient tuer le père de Dalila. Du jour au lendemain, la mère de Dalila se retrouve veuve avec onze enfants à élever.

$Quelques jours après, une petite voiture d’un certain âge se gare juste devant leur porte. M. et Mme Blandenier sont venus leur rendre visite. « Nous avons appris la tragédie survenue dans votre famille. Nous sommes venus vous faire part de notre amour et de notre soutien. Voici de la nourriture et quelques vêtements pour les enfants. » Dès lors, M. et Mme Blandenier se rendent fidèlement chez eux chaque semaine. La mère de Dalila est extrêmement touchée par cet acte de bonté. Des liens d’amitié et de confiance se tissent au point que, plus tard, la mère de Dalila permet à ses enfants de participer aux classes bibliques. C’est à travers ces classes que Dalila vient à connaître le Seigneur.

Une fois de plus, l’amour triomphe !

 

 

 

Retrouvez les autres articles de cette série :

  1. L’erreur de répondre à toutes les objections de nos amis musulmans
  2. Rappel : vous êtes un ambassadeur, Dieu seul sauve
  3. L’amour du Dieu de la Bible n’a rien à voir avec celui d’Allah
  4. Dois-je être un apologiste chevronné pour annoncer l’Évangile aux musulmans ?
  5. La peur, principal obstacle pour partager l’Evangile aux musulmans

 

 

 

 

 

 

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McHicham est pasteur et auteur de quelques ouvrages en anglais et en français dont, « La foi sur le gril », « Cher Abdullah » et « Chrétien rencontre musulman : comment communiquer et surmonter les obstacles ». Il est candidat au Doctorat en Science des Religions. Titulaire de deux Masters dont un en théologie, McHicham enseigne l’islamologie et l’apologétique dans des instituts bibliques en francophonie et en Grande-Bretagne.