Rappel : vous êtes un ambassadeur, Dieu seul sauve

 

La semaine dernière, je vous entretenais de l’erreur de répondre à toutes les objections de nos amis musulmans. Voici le deuxième article de notre série, « Erreurs que les chrétiens commettent dans leur témoignage auprès des musulmans (et comment les éviter) ».

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Permettez-moi de partager avec vous un éclairage avisé qui m’a beaucoup aidé il y a quelques années : avant de pouvoir procéder à la récolte dans la vie d’une personne, il faut une saison de jardinage. Réaliser cela m’a libéré de la pression et du découragement que je ressentais vis-à-vis de l’évangélisation. C’est à mon avis l’une des raisons pour lesquelles certains chrétiens restent sur le banc de touche. Mais nous avons besoin de vous ! Peut-être restez-vous chez vous parce que vous ne pensez qu’à la récolte et pas au jardinage pourtant primordial.

Au cours de mon ministère, j’ai surtout fait du jardinage. Je prie que Dieu envoie quelqu’un d’autre pour récolter les fruits lorsqu’ils seront mûrs. Jésus parle de cela dans Jean 4, l’épisode de la femme qu’il rencontre au puits. J’ai lu ce passage de nombreuses fois, mais ce n’est que récemment que j’ai remarqué cette particularité. Après avoir parlé avec la femme, Jésus dit aux disciples qui revenaient vers lui : « Ne dites-vous pas qu’il y a encore quatre mois jusqu’à la moisson ? Voici, je vous le dis, levez les yeux, et regardez les champs qui déjà blanchissent pour la moisson. » (Jean 4:35) Je ne crois pas que Jésus veuille dire ici que tous les champs sont toujours prêts pour la moisson. Celui-ci l’était. Lorsqu’il parle des champs qui blanchissent pour la moisson, il a probablement levé les yeux et voit venir la foule qui accompagne la femme du puits. Tournant le dos à la ville, ils traversent les champs vêtus de leurs robes blanches pour venir parler à Jésus. « Regardez les champs qui déjà blanchissent pour la moisson », s’exclame-t-il. Puis il ajoute, écoutez bien : « Je vous ai envoyés moissonner où vous n’avez pas travaillé ; d’autres ont travaillé, et vous êtes entrés dans leur travail. » Quelqu’un avait déjà réalisé le gros du travail. Peut-être était-ce la femme du puits, et vous n’avez qu’à tendre la main pour récolter les fruits mûrs. La récolte n’est néanmoins possible qu’après le jardinage. Jésus dit : « Celui qui moissonne reçoit un salaire, et amasse des fruits pour la vie éternelle, afin que celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent ensemble. » Waouh ! Une équipe, un champ, deux saisons, deux types d’ouvriers. Et rappelez-vous que la saison du jardinage est plus longue que celle de la récolte. Nous avons donc besoin de beaucoup, beaucoup d’ouvriers !

 

 

Rappelez-vous : vous êtes un ambassadeur, Dieu seul sauve

Ce que je m’apprête à écrire peut vous choquer, cher lecteur, mais j’espère que vous comprendrez ce que je veux dire. Alors voilà. Lorsque j’entame une conversation avec quelqu’un ou lorsque j’envisage de parler de Dieu à la personne assise à côté de moi dans l’avion, je n’ai presque jamais pour objectif d’amener cette personne à Christ. Je laisse cela entre les mains du Seigneur. Est-ce que je désire que cette personne place sa confiance en Christ ? Bien sûr que oui. Avons-nous besoin de l’Évangile pour que cette personne parvienne à la foi en Christ ? Absolument. C’est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. Mais le Seigneur ne nous a pas appelés à sauver les gens, mais à être ses ambassadeurs.

Tous les étés, je rejoins une équipe d’évangélisation dans une ville de Grande-Bretagne où de nombreux étudiants se rendent pour apprendre l’anglais. Chaque été, cette ville accueille des jeunes étudiants originaires de pays musulmans comme l’Arabie saoudite, le Koweït, les Émirats arabes unis, etc. Je suis toujours émerveillé par cette possibilité d’atteindre des peuples qui, pour la plupart, n’ont jamais entendu ou lu l’Évangile. Certains d’entre eux sont très fermés à la discussion, mais ils acceptent avec plaisir de prendre un évangile (Injil) de Luc. Un jour, j’ai proposé un Injil à un homme. Il s’est présenté comme un Saoudien musulman, un imam. Il m’a demandé ensuite si j’avais lu le Coran. J’ai pu lui répondre : « Oui, très souvent. » En retour, je lui ai demandé s’il avait lu l’Injil. Lorsqu’il a répondu qu’il ne l’avait jamais lu, je me suis exclamé : « Vous êtes un enseignant religieux et vous n’avez jamais lu le message du prophète Jésus Al-Masih ? » Convaincu, il a accepté un exemplaire et a promis de le lire. Je crois que la Parole de Dieu ne retourne pas à lui sans effet et qu’elle fera son effet dans le cœur de cet homme.

En entendant cette histoire, certains diront peut-être : « Oui, mais cet imam et ces étudiants ne sont pas devenus chrétiens. » Ils n’ont pas saisi que mon travail, votre travail, n’est pas de convertir qui que ce soit ! Tout ce que je fais, c’est leur demander de lire la Parole de Dieu. C’est tout. Nous plaçons notre confiance en Dieu qui peut changer leur esprit et leur cœur.

Mon rôle au sein du grand mandat missionnaire n’est pas de m’assurer que des non-chrétiens répondent « oui » à l’Évangile. Ma responsabilité, c’est de prendre l’initiative, d’être un ambassadeur auprès des musulmans. Pour cela, je suis appelé à leur donner mon respect, mon amour, mon amitié et ma compassion. Ma responsabilité, c’est de leur parler de l’Évangile de Jésus-Christ. C’est Dieu qui touchera leur esprit et leur cœur. Dieu promet que sa Parole ne revient jamais à lui sans effet (Esaïe 55:11). En tant qu’ambassadeurs de Christ, nous ne faisons pas des gens des citoyens du royaume de Dieu. N’est-ce pas libérateur ? Nous n’avons ni le pouvoir ni l’autorité nécessaire à faire de quelqu’un un citoyen des cieux. Dieu lui-même fait d’une personne un citoyen des cieux. Notre mission est d’expliquer clairement l’Évangile et de laisser le résultat entre les mains de Dieu. Nombreux sont ceux qui ont rejeté le message. C’est une tragédie, mais cette responsabilité leur incombe. Quels que soient les résultats, nous devons continuer à être des ambassadeurs pour Jésus.

 

 

Rendez-vous divins

Lorsque je pars pour une mission d’évangélisation à court terme, mon entourage m’encourage souvent en me disant qu’ils prient pour des rendez-vous divins. Je considère néanmoins que chaque rendez-vous, chaque personne est un rendez-vous divin. Dès lors que je rencontre une personne, je me retrouve soit à semer, soit à arroser, soit à moissonner. Ce processus a été mis en place par Dieu pour que nous ne puissions jamais nous glorifier de son travail. Là tout de suite, vous êtes peut-être en train de semer, d’arroser ou de moissonner. Peu importe ce que vous faites, prenez plaisir à ce processus.

Malheureusement, certaines organisations chrétiennes d’envoi ont des exigences irréalisables ou non bibliques. Nous sommes envoyés pour implanter des églises et sommes complètement découragés quand nous ne parvenons à en implanter aucune. Tout le monde voudrait moissonner, mais nous avons du mal à semer. Je suis convaincu que le réveil récent parmi les musulmans est le résultat de toutes les années passées à semer. Des ouvriers sont allés, ont semé, prié, semé, prié, semé et prié encore pour les musulmans.

Semer, arroser, moissonner : tous trois font partie du royaume de Dieu.

 

 

 

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McHicham est pasteur et auteur de quelques ouvrages en anglais et en français dont, « La foi sur le gril », « Cher Abdullah » et « Chrétien rencontre musulman : comment communiquer et surmonter les obstacles ». Il est candidat au Doctorat en Science des Religions. Titulaire de deux Masters dont un en théologie, McHicham enseigne l’islamologie et l’apologétique dans des instituts bibliques en francophonie et en Grande-Bretagne.