Ne sous-estimez jamais l’importance du témoignage personnel

La semaine dernière, je vous rappelais l’importance de distinguer ce qui est essentiel de ce qui est secondaire. Cette semaine, je veux absolument insister sur l’importance du témoignage personnel, dans le contexte du témoignage auprès des musulmans. Voici le huitième article de la série « Erreurs que les chrétiens commettent dans leur témoignage auprès des musulmans (et comment les éviter) ».

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Ne sous-estimez jamais la puissance du témoignage personnel. Écoutez les paroles pleines de sagesse du théologien Don Carson :

Je connais un docteur en Afrique du Nord. Cela fait maintenant de nombreuses années qu’il travaille dans les cliniques et témoigne de sa foi auprès des musulmans. Il a la paisible réputation d’être un témoin prudent, pieux, plaisant et efficace. Voici l’une des histoires qui nous est parvenue à son propos : un jour, le docteur est en train de soigner la plaie d’une femme qui présente une entaille assez profonde sur le bras. Il lui explique avec soin que la plaie doit d’abord être nettoyée pour éliminer le plus de germes possible. « Il ne faudrait pas que la plaie s’infecte, les conséquences pourraient être graves. » Elle garde le silence pendant un moment, puis dit : « Il n’y a pas que mon bras. J’aimerais tant que mon cœur soit propre. » Eh bien, que lui auriez-vous répliqué ? Quelle aurait été votre réponse si vous aviez été diplômé en apologétique musulmane ? Vous auriez peut-être été tenté(e) de souligner que c’est bien le problème de l’islam : il n’existe pas de sacrifice expiatoire, on ne peut s’appuyer que sur son obéissance à Allah, etc. En revanche, le christianisme offre la solution à un cœur sale : un Sauveur venu le nettoyer. Belle apologétique, non ? Ce n’est pas ce que le docteur a répondu. Voilà ce qu’il a dit : « Oh, je sais exactement de quoi vous voulez parler. Moi aussi j’avais toutes ces saletés dans le cœur, mais j’ai rencontré quelqu’un qui a tout enlevé. Voulez-vous que je vous parle de lui ? » (voir la vidéo ici)

Si vous croyez connaître Dieu personnellement, si vous savez que vos péchés ont été pardonnés et n’avez aucune crainte du Jour du Jugement, expliquez-lui pourquoi vous avez l’assurance d’être pardonné de Dieu.

L’aveugle-né de Jean 9

Pensez à l’aveugle-né dans l’Évangile de Jean au chapitre neuf. Au lieu de se réjouir de la guérison de cet homme, les chefs religieux étaient furieux que Jésus l’ait guéri le jour du sabbat. Ils sont allés trouver l’homme guéri, et si vous étudiez le chapitre, vous remarquerez qu’ils l’ont bombardé de questions théologiques. C’étaient des questions difficiles auxquelles il ne savait que répondre. Il leur a suggéré de s’adresser à Jésus pour leurs questions, mais il avait quelque chose à leur dire : « J’étais aveugle, et maintenant je vois. » Qu’a fait cet homme ? Il a donné son témoignage. Il n’avait pas les réponses à leurs questions, mais il avait une histoire, un témoignage à raconter. Frères et sœurs, chaque chrétien(e) devrait avoir un témoignage à raconter.

Un jour, je prêchais au Speakers’ Corner (littéralement « coin des orateurs ») à Hyde Park, Londres. Un Algérien du nom de Rachid s’est arrêté pour écouter. Plus tard, je me suis entretenu avec lui. Il a commencé par réfuter l’authenticité du Nouveau Testament en arabe que je tenais dans les mains et à évoquer la supériorité de l’islam. À cela, j’ai répondu que Dieu est plus puissant que tout homme. « Dieu a donné sa parole et a promis de la protéger. Comment se fait-il que quelqu’un puisse la falsifier ? »

Pendant que Rachid continuait son argumentation, je priais en silence pour que Dieu me donne la sagesse nécessaire. Je l’ai ensuite invité à prendre un café. Pendant que nous savourions notre boisson, il m’a dit qu’il lisait le Coran pour la deuxième fois. Je lui ai alors donné le témoignage de mon expérience personnelle avec Christ : « J’avais de la haine pour les chrétiens, mais Christ a ôté cette haine de mon cœur. Il a créé en moi un cœur qui désire prier, il a fait de moi un pacificateur. » Je lui ai raconté comment je suis venu à Jésus-Christ en lui demandant de devenir mon Sauveur personnel et comment il m’a racheté de mes péchés.

« J’ai lu le Coran, mais je n’y ai trouvé aucune solution au péché », a confessé Rachid. « C’est parce que Jésus est la solution, lui ai-je expliqué. Son œuvre de rédemption sur la croix est le seul remède. C’est la seule réponse au problème de notre nature pécheresse, la seule solution au salaire du péché. » Après m’avoir regardé droit dans les yeux, Rachid m’a demandé : « Puis-je avoir un exemplaire de l’Injil ? »

Que se serait-il passé si, au lieu de l’inviter à prendre ce café pour lui raconter tout naturellement mon témoignage, j’avais plutôt continué à polémiquer avec lui ?

Le témoignage personnel et les histoires bibliques

Un jour, je me trouvais avec un musulman qui semblait être un homme sincère et bon. Dans un cas comme celui-là, j’essaie de partager l’histoire de Corneille dans Actes dix.

Corneille était un homme bon et honorable : il priait, il donnait aux pauvres, il adorait un seul Dieu et il avait une excellente réputation. Les juifs le tenaient en haute estime pour toutes les choses qu’il avait faites, même s’il était un centurion romain. Un jour, Dieu envoie un ange pour parler à Corneille. L’ange lui dit de ne pas avoir peur, car Dieu a entendu ses prières. Il lui enjoint d’envoyer chercher Pierre en lui indiquant où le trouver. Après avoir eu cette vision, Corneille envoie quelques-uns de ses hommes pour aller le trouver. Avant même qu’ils arrivent à l’endroit où Pierre résidait, Dieu lui avait déjà demandé à travers une vision d’aller parler à Corneille. Pierre était prêt à partager la bonne nouvelle de Jésus avec cet homme.

J’attire l’attention de mes amis sur le fait que Corneille était un homme de bien : il priait, il donnait aux pauvres et il avait une excellente réputation. Mais cela ne l’a pas rendu droit aux yeux de Dieu. Il lui manquait une chose : Jésus. Je bénéficie à présent d’un ancrage biblique. Je vais pouvoir passer à mon témoignage personnel.

Tout comme Corneille a eu besoin de Jésus, j’ai moi aussi eu besoin de Jésus. J’explique que j’étais une bonne personne : je faisais le bien, je priais. Mais pratiquer de bonnes œuvres ne suffit pas pour connaître Dieu personnellement. J’étais séparé de Dieu à cause des mauvaises choses que j’avais faites dans ma vie. J’ai déshonoré Dieu, car je vivais pour moi-même au lieu de l’honorer par ma vie. J’avais besoin que Jésus vienne me restaurer, exactement comme Corneille a eu besoin de Jésus, et comme mon ami musulman a besoin de Jésus.

En vous appuyant sur un récit biblique, vous ajoutez de la puissance à votre témoignage. Vous verrez que beaucoup de musulmans ont eux aussi une certaine forme de témoignage. Si vous parlez uniquement de la façon dont Dieu a changé votre vie, vous faites bien, mais ils pourraient vous rendre la pareille. En utilisant une histoire biblique, vous pouvez vous appuyer sur la Bible. Au lieu de parler de ce que vous pensez ou de ce qu’ils pensent, de ce qui vous est arrivé ou ce qui leur est arrivé, parlez de ce que la Bible dit. L’objectif est que vous parveniez à vous référer à la Bible aussi rapidement que possible. Le Saint-Esprit aime utiliser et donner vie aux paroles de la Bible pour apporter la conviction et la foi. À lumière de la Bible, les réelles différences entre l’islam et le christianisme deviendront visibles.

Si vous le pouvez, veillez à parler du moment de votre décision. Quand avez-vous décidé ou choisi de suivre Jésus ? Vous entendre décrire ce moment est très important pour un musulman, car ils croient souvent qu’une personne naît dans leur foi, qu’elle ne peut pas la choisir.

J’ai entendu des chrétiennes arabes utiliser l’histoire d’Agar pour partager leur témoignage avec d’autres femmes. Quand Agar a été chassée par Sarah, Dieu est venu la trouver dans le désert et lui a parlé. Il lui a fait des promesses au sujet de ses descendants (pour une femme musulmane, entendre que Dieu parle à une femme est une chose incroyable !). Ces chrétiennes parlent ensuite de la façon dont Dieu s’est révélé à elles. Elles racontent comment il leur a parlé à travers sa Parole et leur a offert le salut par Jésus-Christ. Raconter l’histoire d’Agar est un excellent moyen d’inclure la Bible dans votre conversation avec les femmes.

 

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McHicham est pasteur et auteur de quelques ouvrages en anglais et en français dont, « La foi sur le gril », « Cher Abdullah » et « Chrétien rencontre musulman : comment communiquer et surmonter les obstacles ». Il est candidat au Doctorat en Science des Religions. Titulaire de deux Masters dont un en théologie, McHicham enseigne l’islamologie et l’apologétique dans des instituts bibliques en francophonie et en Grande-Bretagne.