Chrétiens, regardez la sexualité en face

 

Cet article est extrait de l’excellent ouvrage de David Powlison, Il fait toutes choses nouvelles : retrouver la joie après la honte et la douleur causées par le péché sexuel (Publications Chrétiennes, 2021). Il fait partie des lectures obligatoire des programmes de licence et de master de la Fondation du Counseling Biblique.

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La foi chrétienne se réjouit de la fidélité sexuelle

La Bible parle franchement de la joie dans une sexualité empreinte de fidélité. Tout d’abord, cette dernière oriente l’enfant de Dieu dans sa relation avec le Père céleste. L’individu se place sous ses soins et sa supervision. La fidélité l’oriente ensuite comme intendant de son propre corps. Nous commençons tous la vie adulte avec le don du célibat, et plusieurs d’entre nous demeurent ainsi pendant de nombreuses années, voire une vie entière.

De plus, notons que, dans la majorité des cas, c’est de cette façon que nous finirons nos jours. Nous sommes donc responsables de notre personne. Par la suite, la fidélité orientera l’individu chrétien à l’égard de son mari ou sa femme, si Dieu lui accorde le don du mariage.

Tout comme Dieu a créé la communication, la nourriture, la famille, le travail, l’argent, la santé et toutes les autres bonnes choses, il a aussi créé le sexe ; c’est lui qui le définit et l’évalue. Tels qu’il les a conçus, l’homme et la femme étaient nus et célébraient une union manifestement physique. La bénédiction selon laquelle ils devaient être féconds et se multiplier (Ge 1.22,28) se réaliserait lorsqu’ils se connaîtraient « selon le sens biblique », comme certains se sont amusés à le décrire. En voulant transmettre cette vision, un père sage a encouragé son fils par ces mots :

Que ta source soit bénie, et fais ta joie de la femme de ta jeu- nesse, biche des amours, gazelle pleine de grâce : sois en tout temps enivré de ses charmes, sans cesse épris de son amour (Pr 5.18,19).

 

Le Cantique des cantiques entonne alors, tout en rythmes et en images, des plaisirs sensuels dans l’union d’un mari avec sa femme. La Parole de Dieu consacre des chapitres entiers à contempler avec bonheur l’anatomie de l’homme et de la femme. La félicité et la fidélité deviennent une seule chair.

Lorsqu’un mari et sa femme s’unissent dans l’acte sexuel, Celui qui voit dans le secret distingue exactement ce qu’ils font et déclare : « Cela est très bon. » Les rapports privés de la vie conjugale sont publics devant le Dieu qui a créé l’être humain mâle et femelle et qui a conçu leur union comme étant une bonne chose. L’intimité sexuelle est destinée à s’épanouir au sein d’une fidélité digne de confiance. Elle a pour but l’expression de l’amour par la générosité et la joie d’un don réciproque. Les enfants en sont les fruits, si Dieu leur accorde ce cadeau. De plus, le concept exprimé par « une seule chair » est d’une telle qualité qu’il sert également de métaphore principale pour illustrer la relation entre Jésus-Christ et son peuple.

Considérer que l’immoralité sexuelle est répréhensible ne constitue pas la preuve d’un malaise dans ce domaine. La foi chrétienne conçoit une joie dans la sexualité, sous le regard d’un Dieu saint. Ni l’immoralité ni la pruderie ne peuvent comprendre cela.

 

 

La foi chrétienne aborde franchement les torts dans le domaine sexuel

La Bible fait état de nombreux types d’immoralités et d’agressions sexuelles. Une vision qui prône la fidélité n’exclut pas l’honnê- teté devant l’infidélité et la trahison. Peut-on parler d’un excès de pudeur ? Pas dans les Écritures. Se montrent-elles trop prudes pour présenter les éléments sordides de la vie humaine ? Ses auteurs évitent la plupart du temps (mais pas toujours) les descriptions photographiques détaillées parlant du sexe et des organes génitaux. Souvent, ils font preuve d’une certaine sensibilité en dressant des portraits plus généraux.

Néanmoins, ils relatent ouvertement, par- fois même de manière explicite, le viol, l’adultère, le voyeurisme, la séduction, la fornication, la prostitution, l’homosexualité, la confusion des genres, la bestialité, l’inceste et les choses de cette nature.

Tamar a vécu la trahison, le viol et l’humiliation de la part de son demi-frère Amnon. Or, bien que la scène ne nous soit pas décrite explicitement, nous savons ce qu’elle a subi. Quand David a joué au voyeur depuis les murs de son palais, nous ne lisons aucune description détaillée de ce que ses yeux ont perçu, mais nous devinons ce qu’il faisait et à quoi Bath-Schéba et lui se sont livrés ensemble par la suite.

Se plaindre du sexe et de la violence, qui prévalent dans la culture actuelle, c’est s’opposer à la glorification, aux fausses appellations et à l’étalage de détails pervers de telles mauvaises pratiques. Il ne s’agit pas de nier que ces sombres réalités humaines existent. La Parole de Dieu décrit, sans les atténuer, le sexe, la violence et les atteintes à la pudeur. La Genèse, les Juges, 2 Samuel et les Proverbes présentent des épisodes sordides. Cependant, Dieu appose au péché et à la souffrance l’étiquette qui leur convient. Il parle librement de ce qui est sordide, sans jouer sur les mots. Il n’essaie pas de nous tenter au moyen de mensonges enjôleurs et de précisions visuelles excessives, et explique sans gêne à quel point ce qui est sordide peut être attirant.

Citons par exemple Proverbes 7, qui raconte de façon détaillée l’histoire d’une séduction. Toutefois, les Écritures relatent de tels récits pour nous mettre en garde contre la tentation. En outre, que le tort ne soit que d’un côté (par exemple, le viol) ou des deux (comme dans le cas d’une immoralité consentie), le péché d’ordre sexuel s’avère toujours suicidaire. Genèse 19, Juges 19 – 20 et Proverbes 5 – 7 analysent cette vérité, non seulement au moyen de principes, mais aussi de faits vécus.

Les Écritures recommandent la franchise constructive, non l’euphémisme et la dérobade. Elles enseignent l’exactitude, à l’opposé du fantasme et de l’exhibitionnisme éhonté.

 

 

La foi chrétienne procure une transformation véritable

Jésus vient en pardonnant et en transformant ce qui est immoral. Il comble l’abîme qui sépare le sordide du glorieux. Il nous invite à passer de la mort à la vie. Ce qui était perverti peut être converti. Prendre position contre l’immoralité ne signifie pas simplement condamner ce qui est immoral. Il s’agit plutôt de repérer certains types particuliers d’égarement ou d’égarés qui ont besoin qu’on les retrouve. Le Dieu que nous adorons est un Dieu qui cherche et qui trouve. Notre Sauveur nous a cherchés et nous a trouvés. Il réprouve le rebelle pour l’amener à demander de l’aide.

Venez et plaidons ! dit l’Éternel. Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige (És 1.18).

 

C’est également Jésus qui vient secourir et protéger les victimes. Il est un refuge pour les affligés. Celui que nous adorons est un secoureur qui cherche, trouve et protège l’innocent. Il somme les prédateurs, les menteurs et les traîtres à rendre des comptes. Il vient délivrer les victimes de leur souffrance et du pouvoir des actes qu’elles ont subis de la part de leurs oppresseurs.

Tu entends les vœux de ceux qui souffrent, ô Éternel ! Tu affermis leur cœur ; tu prêtes l’oreille pour rendre justice à l’orphelin et à l’opprimé, afin que l’homme tiré de la terre cesse d’inspirer l’effroi (Ps 10.17,18).

 

Le Christ encourage ceux qui sont craintifs et soutient les faibles.

Fortifiez-vous et que votre cœur s’affermisse, vous tous qui espérez en l’Éternel ! (Ps 31.25)

 

En somme, le Seigneur a une vision hautement positive du sexe mais une opinion très négative de l’immoralité. Il est également profondément soucieux, à la fois des impudiques consentants et des victimes de crimes sexuels. Il fait preuve d’une miséricorde plus grande que nous ne pouvons l’imaginer.

Bien entendu, il n’existe pas deux Évangiles, un pour les pécheurs et un autre pour ceux qui souffrent. Il n’y a que l’Évangile de Jésus-Christ, qui est venu faire des saints de tous les types de pécheurs souffrants, quelle que soit les conditions particulières de nos défaillances et de nos détresses. Les péchés délibérés, enflammés par des désirs pervers, sont nettement distincts des réactions fautives stimulées par la peur et l’autoprotection. Néanmoins, nous sommes tous caractérisés par l’incrédulité et le manque d’amour, quelles que soient les dissemblances marquées dans notre façon d’exprimer ces écarts.

De même, les tentations qui se présentent à travers une attirance diffèrent considérablement de celles qui viennent sous la forme d’une affliction. Cependant, ce monde nous induit en erreur et nous tourmente tous, quelles que soient les nombreuses variantes auxquelles nous sommes exposés. Nous nous écartons tous du droit chemin, de notre plein gré, mais aussi à notre insu. Or, les voies que nous empruntons et les incitations qui se présentent à nous varient d’un individu à l’autre.

Jésus vient pour tous. Ainsi, la dynamique de transformation, tant des individus au comportement immoral que des victimes d’inconduite sexuelle, est foncièrement similaire. En revanche, son œuvre suit son cours à travers de nombreux ministères différents. La grâce n’est pas une panacée, un message unique que l’on nous prescrit quels que soient les maux qui nous affligent. Christ apporte une myriade de remèdes précis qui s’appliquent à des personnes, des luttes et des problèmes particuliers. Il incarne toujours un amour inébranlable, et tout ce que promet Exode 34.6,7.

Cependant, tout comme ses Proverbes le font, il avertit l’individu rebelle sur le plan sexuel et l’appelle à faire demi-tour sans équivoque. Tout comme les psalmistes, il réconforte ceux qui sont craintifs, leur offrant son refuge et sa puissance. De même qu’un prophète, il procure la justice, inculpant les oppresseurs et défendant les victimes. Comme un berger, il guide et protège, en soutenant les faibles. Il est patient avec tous ceux qui deviennent ses amis. Autrement dit, il nous rejoint à l’endroit même où nous nous trouvons. De plus, il pense constamment à ce que nous devons savoir ainsi qu’à la prochaine étape qu’il nous faut franchir.

 

 

 

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