5 raisons pour lesquelles les églises devraient enseigner la théologie aux enfants

Article original de Jon Nielson publié le 26 juin 2018 sur le site de Crossway. Traduction : Elodie Bourin

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L’importance de l’alphabétisation biblique

Personne ne peut se substituer aux parents et aux responsables d’Église pour présenter la Parole de Dieu clairement et simplement aux enfants de l’assemblée. Nous devons lire la Bible aux enfants, que ce soit en famille et dans nos cultes. Les enfants qui se trouvent parmi nous doivent se familiariser avec la Bible dès les premières années de leur vie ; nous devons y veiller, autant que cela dépende de nous!

Cependant, le fait de mettre l’accent sur la lecture et l’enseignement des Écritures aux enfants ne signifie pas —et ne doit pas signifier— que nous ne devons pas également faire de notre mieux pour les éduquer théologiquement. Oui, par « théologiquement », j’entends l’utilisation de la théologie systématique —à commencer par ses aspects les plus simples (catéchismes et credos historiques) puis des sujets de plus en plus substantiels et complexes.

Les enfants de nos Églises ont besoin dès le plus jeune âge de commencer à raisonner de manière théologique sur Dieu, sur eux-mêmes, et sur le monde qui les entoure. Voici pourquoi :

 

1- L’éducation théologique offre aux enfants des « tiroirs » intellectuels dans lesquels ils pourront classer les vérités, les enseignements, et les histoires qu’ils apprennent de la Bible.

Nous avons tous besoin d’aide pour organiser notre pensée lorsque nous apprenons ; c’est une des raisons pour lesquelles il est utile que les prédications textuelles soient exposées sous forme de « points » séparés, même si ces points ne sont pas spécifiquement notés par l’auteur biblique dans le passage à l’étude !

Lorsqu’un enfant apprend les premières histoires de l’Ancien Testament (la chute, Caïn et Abel, la Tour de Babel), il est extrêmement utile d’ouvrir, même succinctement, un catéchisme pour leur enseigner une définition simple du « péché » —une catégorie théologique qui apparaît dans chacune de ces histoires, certes avec des manifestations différentes à chaque fois.

 

2- L’éducation théologique familiarise les enfants avec une tradition théologique particulière.

Je suis pasteur d’une église presbytérienne. Pour nous, cela signifie donc faire découvrir à nos enfants la Confession de foi de Westminster et la tradition réformée en général. Je serais le premier à admettre qu’aucune dénomination n’est parfaite ! Mais il est toujours bon d’approfondir une tradition théologique particulière et d’apprécier le développement historique de la pensée théologique à travers les âges.

Dès leur plus jeune âge, les enfants peuvent avoir cette conscience d’être connectés aux générations précédentes et à l’histoire de l’Église et aux générations précédentes —à ceux qui ont exprimé ensemble les mêmes croyances au sujet de Dieu, de l’humanité, du péché, de la rédemption, du ciel et de l’enfer.

 

3- L’éducation théologique modèle intentionnellement la pensée des enfants sur Dieu. Elle serait autrement façonnée de manière anarchique.

Voici ce que je veux dire par là : pour nos enfants, l’opposé de l’éducation théologique n’est pas « l’absence d’éducation théologiqu »e. Nous sommes tous des théologiens ! Si nous ne dirigeons pas soigneusement les réflexions théologiques de nos enfants, elles seront certainement guidées et façonnées par d’autres sources —la télévision, internet, leurs camarades de classe, ou même des enseignants et/ou des conseillers qui ne connaissent pas le Seigneur.

La théologie (littéralement « discours sur Dieu ») est inévitable ; nous devons l’initier intentionnellement dans l’église.

 

4- L’éducation théologique de nos enfants les dote de la capacité d’articuler leur foi de manière unique et réjouissante.

Certains verront sans doute ici un certain paradoxe. La mémorisation et la répétition des questions d’un catéchisme n’étoufferaient-elles pas plutôt la pensée créatrice de l’enfant ? Après tout, il ne fait que répéter la formulation de quelqu’un d’autre.

De mon point de vue, c’est exactement le contraire. Apprendre, mémoriser et répéter les affirmations théologiques contenues dans les crédos historiques et dans les catéchismes peut renouveler chez l’enfant une ouverture d’esprit aux vérités de la Parole de Dieu. Entendre comment l’Église a, pendant des siècles, articulé sa pensée sur Dieu, sur le péché, ou sur le salut peut stimuler une pensée nouvelle chez l’enfant.

Exposer un texte de la Bible aux enfants n’est pas une fin en soi. Elle sert plutôt à stimuler l’exploration plus approfondie de la Parole de Dieu. De même, une proclamation théologique (un « sermon » miniature, si vous préférez) peut stimuler une réflexion plus poussée de la part de nos enfants.

 

5- L’éducation théologique des enfants offre un objectif, une vision et surtout dynamise l’ensemble de l’assemblée.

Si, dans une Église, les responsables sont profondément passionnés par la formation théologique des enfants, alors c’est probablement une Église vivante et prospère dans d’autres domaines également. Dans un tel contexte, les enseignants de l’école du dimanche sont incités à creuser, à aller en profondeur avec leurs classes, et les enfants sont introduits à la nourriture solide de la Parole de Dieu et à la richesse de l’évangile.

 

Pour ce qui nous concerne, je suis profondément reconnaissant que Pablo Herrera, qui dirige notre ministère auprès des 6- 12 ans (les « Voyageurs »), conjugue l’enseignement direct de l’Écriture avec l’engagement théologique et la formation. L’automne dernier, nos jeunes ont exploré l’histoire, la théologie et les figures de la Réforme protestante, tout en connectant ce mouvement aux Écritures et aux principes théologiques que nous défendons dans notre Église. Ce genre de rigueur et de profondeur invite le reste de l’église à élever son « niveau de jeu » !

Il n’y a pas de substitut à la Parole de Dieu ; lisons, enseignons et expliquons la Bible aux enfants de nos Églises ! Mais, enseignons, formons et éduquons-les intentionnellement afin qu’ils puissent penser en termes théologiques tout au long du processus.

Ce sera vital pour eux, et pour nous aussi.

 

 

 

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