Trois termes grecs du Nouveau Testament pour exprimer l’idée de « débauche »

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Le septième commandement porte sur beaucoup plus que quelques péchés sexuels qui semblent banals. Il préserve le cadeau du mariage et promeut l’épanouissement de la famille. En d’autres mots, le septième commandement interdit plus que le seul fait de tromper votre mari ou votre femme. Nous le verrons à l’aide de trois mots grecs employés dans plusieurs passages du Nouveau Testament.

 

3 mots grecs employés dans le Nouveau Testament

 

  1. Porneia

Jésus dit que « c’est du cœur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les débauches, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l’orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans, et souillent l’homme » (Mc 7.21-23). 

Le mot « débauche » est une traduction du mot grec porneia, qui a également donné « pornographie ». Dans le lexique du Nouveau Testament, le terme porneia désigne « une relation sexuelle illicite, la prostitution, l’impudicité, la fornication ». De même, James Edwards, spécialiste du Nouveau Testament, explique que le terme porneia « peut être retrouvé dans la littérature grecque en référence à diverses pratiques sexuelles illicites, notamment l’adultère, la fornication, la prostitution et l’homosexualité. Dans l’Ancien Testament, le terme apparaît pour traduire toute pratique sexuelle en dehors du mariage, entre un homme et une femme, et interdite par la Torah ».

 

Tout péché sexuel interdit par la loi de Moïse

Par conséquent, porneia était un terme large pour faire référence à tout péché sexuel interdit par la loi de Moïse. En condamnant l’immoralité sexuelle, Jésus a interdit tout type de déviation de l’ordre institué lors de la Création. On ne peut tout simplement affirmer que Jésus n’a jamais rien dit à propos de l’homosexualité ou au sujet d’autres controverses de notre temps, car porneia couvrait bien plus que la simple infidélité conjugale. Comme tout juif du premier siècle, Jésus comprenait que le septième commandement couvrait une multitude de péchés sexuels. 

 

 

  1. Arsenokoitais 

Il s’agit d’un mot important qui aurait été inventé par l’apôtre Paul. Voyez comment il est employé dans 1 Timothée :

Nous n’ignorons pas que la loi est bonne, pourvu qu’on en fasse un usage légitime ; nous savons bien que la loi n’est pas faite pour le juste, mais pour les méchants et les rebelles, les impies et les pécheurs, les irréligieux et les profanes, les parricides, les meurtriers, les débauchés, les homosexuels, les voleurs d’hommes, les menteurs, les parjures, et tout ce qui est contraire à la saine doctrine, conformément à l’Évangile de la gloire du Dieu bienheureux, Évangile qui m’a été confié (1 Ti 1.8-11).

 

Avez-vous remarqué comment Paul parcourt la deuxième table de la loi en citant les six derniers commandements qui traitent de nos relations horizontales avec les autres ? Après avoir parlé de la désobéissance en général, Paul fait allusion, au verset 9, au cinquième commandement (« les parricides »), puis au sixième commandement (« les meurtriers »), et enfin au septième commandement avec deux expressions différentes : « les débauchés » et « les homosexuels ». Le huitième commandement (« voleurs d’hommes ») et le neuvième commandement (« menteurs, parjures ») clôturent les commandements spécifiés dans la liste. 

 

Les mots « débauchés » et « homosexuels »

Examinons de plus près les deux expressions qui concernent le septième commandement. Le mot « débauchés » est une traduction du mot grec pornois, similaire au terme porneia que nous avons vu précédemment. Le mot « homosexuels » est la traduction du mot grec arsenokoitai. Ce terme paraît pour la première fois dans le texte grec quand Paul l’utilise dans 1 Corinthiens 6, puis à nouveau dans 1 Timothée 1. Il fait référence à quelque chose de plus vaste que la pédérastie, c’est-à-dire l’amour entre un homme et un garçon, une pratique courante à l’époque antique. Si Paul n’avait voulu faire référence qu’à cette pratique, il aurait employé le terme paiderastes. Or, il utilise plutôt le terme arsenokoitai, constitué du mot homme (arsen) et du mot lit (koite), pour faire volontairement écho à Lévitique 18.22 et Lévitique 20.13. La Septante (grec) traduit ainsi Lévitique 20.13 de l’hébreu : hos an koimethe meta arsenos koiten gynaiko (« un homme qui couche avec un homme comme on couche avec une femme »). 

Même si vous ne connaissez pas le grec ancien, vous pouvez voir où Paul voulait en venir en inventant ce mot. Il n’emploie pas le terme arsenokoitais simplement pour condamner l’amour entre un homme et un garçon (bien que cela soit également répréhensible), mais pour exprimer son entière désapprobation envers tout acte sexuel de personnes de même sexe. Et souvenez-vous, tout cela est replacé dans le contexte de l’énumération de la deuxième table de la loi faite dans 1 Timothée. En résumé, le Nouveau Testament considère manifestement la pratique homosexuelle comme une violation du septième commandement.

 

 

  1. Epithumeo

Le troisième et dernier mot paraît dans le sermon sur la montagne : 

Vous avez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras point d’adultère. Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne. Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier n’aille pas dans la géhenne (Mt 5.27-30).

 

L’adultère est une affaire de cœur

L’expression « pour la convoiter » (v. 28) est la traduction du mot grec epithumeo, qui signifie désirer, convoiter ou avoir envie. Remarquer qu’une personne du sexe opposé est jolie ou belle n’est pas un péché. Le péché survient lorsque cette observation devient epithumeo, lorsque ce constat devient du désir, de la convoitise, de l’insistance et de la luxure. En d’autres mots, l’adultère est une affaire de cœur. Évidemment, ce n’est pas que cela. Jésus ne dit pas que l’on peut coucher avec qui on veut du moment que notre cœur est sincère. Il explique que même si nous ne commettons pas l’acte physique avec nos organes sexuels, nous pouvons tout de même être coupables de péché sexuel dans nos pensées, nos fantasmes, nos lectures, nos écrans et nos sentiments. 

De toute évidence, le septième commandement a un large éventail d’applications. Nous ne devrions pas nous dire : « Je n’ai jamais commis d’adultère envers mon mari ou ma femme. » En effet, l’adultère implique les relations sexuelles avant le mariage, la pornographie, la bestialité, les relations entre personnes de même sexe, l’infidélité conjugale et la convoitise du cœur. Aucun lecteur adulte ne pourra échapper complètement aux mots pénétrants de Jésus. Personne n’échappe vraiment quand il s’agit du septième commandement. 

 

 

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