6 conseils pour témoigner de votre foi à vos amis hindous

 

Deuxième article de Dean C. Halverson, spécialiste des religions du monde, et Natun Bhattacharya sur l’hindouisme (retrouvez le premier ici)

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Tout chrétien prenant le mandat missionnaire au sérieux sait qu’il ne peut se permettre d’ignorer l’hindouisme. Il y a huit cents millions de pratiquants de cette religion dans le monde, dont une importante diaspora (par exemple, près d’un million d’hindous vivent aux États-Unis). Il faut également ajouter que les croyances et les pratiques de l’hindouisme (par exemple, le panthéisme, la réincarnation et le yoga) ont profondément pénétré la culture occidentale.

Dans notre premier article (ici), nous avons fourni certaines informations élémentaires afin de mieux comprendre l’hindouisme et les hindous. Voici maintenant six suggestions spécifiques qui aideront à faciliter un dialogue constructif avec eux.

 

 

 

1- Posez des questions et écoutez

L’hindouisme est une religion très diversifiée dont les adeptes partagent des croyances similaires mais n’ont pas de credo doctrinal commun. C’est à bien des égards une religion tolérante, qui laisse une certaine latitude aux hindous pour choisir leurs propres croyances.

Ne partez donc pas du principe que vous savez ce que votre ami(e) hindou croit. Posez-lui des questions sur ses croyances concernant Dieu, l’homme, le péché et le salut et écoutez attentivement ses réponses. Écoutez la façon dont il décrit le chemin vers l’illumination. Il peut utiliser des mots tels que « réaliser », « atteindre », « surmonter » et « s’efforcer ».

Ces expressions sont importantes car elles révèlent comment l’illumination – l’équivalent hindou du salut – repose sur l’effort humain et non sur la grâce de Dieu. Si votre ami utilise de tels mots, vous pouvez discuter de passages tels que Romains 3.19-24 et Éphésiens 2.8-9, qui parlent de la futilité de tenter de gagner son salut et de la foi en Christ permet de le recevoir.

 

 

 

2- Soyez conscient des définitions divergentes

Soyez conscient de la terminologie ou des concepts bibliques que les hindous pourraient mal comprendre. Par exemple, pour les hindous, « naître de nouveau » fait référence à la réincarnation, autrement dit un esclavage dont ils s’efforcent d’être libérés !

En revanche, dans la terminologie chrétienne, « naître de nouveau » signifie être rendu nouveau ou être régénéré par la puissance transformatrice du Saint-Esprit. C’est quelque chose que l’on désire.

 

 

 

3- Offrez le pardon de Jésus

Bakht Singh, un évangéliste indien converti de l’hindouisme, défend l’importance de la proclamation du pardon aux hindous : « Je n’ai jamais manqué d’oreilles attentives lorsque je parlais [aux hindous] du pardon des péchés, de la paix et du repos du cœur ». Le pardon est un besoin crucial pour les hindous car il n’est pas disponible dans leur système de croyance basé sur le karma. La loi du karma est comme une loi de la nature – chaque cause a son effet et il n’y a aucune place pour la miséricorde. Cette absence du pardon dans la théologie hindou perturbe de nombreux fidèles, conscients que les actions qui les lient à ce cycle illusoire ne cessent de s’accumuler, et que la perspective d’y échapper s’éloigne toujours un peu plus.

Matthieu 11:28 est un passage biblique utile pour témoigner à nos amis hindous : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » Lorsqu’il a prononcé ces paroles, Jésus ciblait en effet toutes les personnes accablées par l’impossibilité d’obtenir le salut par leurs propres efforts.

 

 

 

4- Gardez à l’esprit la nature personnelle de Dieu

Lorsque vous discutez de vos croyances et de celles de votre ami hindou, gardez toujours à l’esprit la nature personnelle de Dieu. Voici trois exemples qui montrent l’importance de ce principe.

Tout d’abord, l’image d’un Dieu personnel vous aidera à trouver des moyens de communiquer la perspective chrétienne sur les questions spirituelles. Considérez, par exemple, l’illustration des différents aspects du péché à travers l’image d’un Dieu personnel :

  • Quelle est la signification du péché ? Le péché est la violation d’une loi morale : en définitive, il s’agit de rejeter et de se rebeller contre un Dieu personnel. Pourquoi ? Parce que seules les personnes – et non des forces impersonnelles telles que Brahman – sont capables de faire des distinctions morales. Seul un Dieu qui est par nature personnel est suffisant pour soutenir le fondement nécessaire à la validité de la loi morale.
  • Quelles sont les conséquences du péché ? Même au niveau humain, nous sommes conscients que le péché brise les relations.
  • Comment le problème posé par le péché peut-il être résolu ? Par la confession et le pardon. Le pardon n’est possible que dans le contexte où Dieu est personnel, car seules les personnes sont capables de pardonner. Brahman, en tant qu’entité impersonnelle, est incapable de pardonner.

 

La parabole du fils prodigue, dans laquelle le fils tourne le dos à son père et rompt leur relation (Luc 15:11-32), est une excellente illustration de la nature personnelle de Dieu. Cette parabole est également très utile pour expliquer aux hindous la signification du péché et du pardon.

Le fait que Dieu soit personnel a également des implications sur le destin de l’individu après la mort. « Connaître » le Brahman impersonnel de l’hindouisme, c’est se fondre dans son unicité et perdre son identité en tant qu’individu distinct et autonome. Il existe cependant en chacun d’entre nous un élan qui nous pousse à nous accrocher de toutes nos forces à notre existence d’êtres personnels. Votre ami hindou est-il vraiment prêt à défendre sa conviction que cet élan n’est rien d’autre que l’ignorance de nos “egos séparatistes“ ? De plus, n’est-il pas vrai que nous sommes le plus épanouis en tant que personnes lorsque nous sommes dans une relation amicale ou amoureuse ? Puisque c’est là que nous sommes le plus épanouis, imaginez combien notre épanouissement est plus grand lorsque nous sommes en communion avec un Dieu personnel, saint et aimant ! Et c’est précisément une telle relation épanouissante que le Dieu de la Bible offre, une relation qui durera pour l’éternité (voir Jean 14.2-3 ; 17.3 ; Apocalypse 21.3).

Dans la parabole du fils prodigue, le père aspire à être réuni avec son fils de la même manière que Dieu aspire à être en relation avec nous. Demandez à votre ami hindou : « Que ressentez-vous lorsque vous savez que quelqu’un – un père, une mère, un conjoint – désire ardemment être en relation avec vous ? » Puis demandez-lui : « Votre conception de Dieu est-elle en mesure d’entretenir un tel amour ? »

Enfin, l’objection hindoue au christianisme la plus courante concerne la croyance chrétienne selon laquelle il n’y a qu’un seul chemin vers Dieu. Les hindous croient que chaque personne peut choisir la voie qui lui convient le mieux. Pourquoi cela ? Parce que la plupart des hindous considèrent que la réalité ultime – Brahman – est une unité indifférenciée. Avec une telle vision de Dieu, il s’ensuit qu’il existe de nombreux chemins vers Dieu, car Dieu n’est qu’une force sous-jacente et le péché n’est rien de plus qu’une question d’ignorance. Ce dernier n’entraîne aucune conséquence réelle envers notre relation avec Dieu, car il ne nous est pas possible de couper notre lien avec une telle source.

Et voici en quoi notre conception de Dieu est importante : si Dieu est par nature personnel, alors les enjeux de la connaissance d’un tel Dieu sont différents de ceux de la « connaissance » d’une force impersonnelle et indifférenciée. Avec un Dieu personnel, les questions sont similaires à celles de la relation avec un ami, un parent ou un conjoint. Ces relations impliquent des questions de moralité et de confiance. Si la moralité et la confiance qui sous-tendent toute relation sont brisées, alors cette relation sera brisée. L’infidélité sexuelle, par exemple, brisera la relation de mariage. L’implication d’une telle vérité est que le péché a des conséquences réelles. Il brise notre relation avec Dieu.

 

Si notre problème principal est que nous avons rompu notre relation avec la Personne de Dieu, nous pouvons comprendre pourquoi il n’y a qu’un seul chemin vers Dieu. Réfléchissez à cette question : Combien sont-ils à votre disposition si vous souhaitez restaurer une relation que vous êtes responsable d’avoir brisée ?

Il n’y a qu’un seul moyen, et il consiste à confesser sa culpabilité et à recevoir le pardon de Dieu. Le salut est une question de réconciliation, et cette réconciliation n’est possible que par la mort du Christ sur la croix (2 Cor. 5.18-19 ; Eph 2.l2-l6). Il s’agit de la restauration d’une relation précédemment brisée.

 

 

 

5- L’objection selon laquelle « Jésus-Christ n’est pas unique »

Les hindous voient leurs dieux et leurs avatars (incarnations) comme des manifestations du Brahman impersonnel. Ces manifestations sont le fait de Vishnu, la divinité protectrice. Les hindous considèrent que Jésus n’est qu’un avatar parmi d’autres. Votre ami hindou pourrait être disposé à intégrer Jésus dans son panthéon, mais ne serait pas prêt à accepter Jésus comme l’incarnation exclusive de Dieu.

 

L’incarnation de Jésus est-elle vraiment la même que les incarnations de Vishnu ? Considérez les différences :

 

 

 

Si l’objection de l’unicité de Jésus est soulevée, encouragez votre ami hindou à lire l’Évangile de Jean et à juger de la question par lui-même ou elle-même. Rappelez à votre ami que même Gandhi a dit : « Je dirai aux Hindous que votre vie sera incomplète si vous n’étudiez pas avec respect les enseignements de Jésus « .

 

 

6- Le caractère inclusif de Jésus

Si vous voulez que les Hindous voient combien Jésus est unique, vous voudrez également leur expliquer comment Jésus-Christ est inclusif envers les autres. Faites remarquer que :

  • Le Christ invite « tous ceux qui sont fatigués et chargés » à venir à lui (Matt.11.28).
  • Le Christ inclusif s’est associé aux personnes les plus improbables, même le paria (Luc 19.1-10) et le pécheur (Luc 15.1-7).

 

L’évangile de Jésus-Christ est destiné au monde entier. Comme Jean l’a écrit : « Je regardai, et il y avait devant moi une grande foule que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue, debout devant le trône et devant l’Agneau » (Ap 7,9, c’est nous qui soulignons). Un Christ aussi universel séduira naturellement l’hindou.

 

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