Tant de certitudes, même dans les temps d’incertitude

 

Mars 2020 : les librairies en France et en Suisse ferment, en raison de la crise sanitaire. Du jour au lendemain, un « rideau de fer » s’abat sur les activités habituelles des équipes de la Société Biblique de Genève et de la Maison de la Bible (SBG-MB). Très rapidement, la vie habituelle s’arrête ; les collaborateurs mis au chômage technique éprouvent, comme leurs concitoyens, un isolement physique et social.

Comment assurer le lien entre tous ? Rapidement, une méditation quotidienne est partagée sur WhatsApp. « Celles et ceux qui la préparent vivent quelque chose de spécial : un texte précis, accompagné d’un commentaire adéquat,

leur vient à l’esprit, avec le sentiment indéfinissable que c’est ce qu’il faut pour ce jour-là. » écrit Christophe Argaud, directeur de la SBG-MB.

 

56 méditations autour d’un repère immuable, la Parole de Dieu, ont ainsi été partagées pendant le premier confinement. Ce qui impressionne au fil des pages de ce livre, ce sont la justesse et la simplicité des partages. Au sein de cette communauté qui unit tous les échelons de l’organisation, au-delà des frontières, on entend différentes voix se lever pour encourager, questionner, rappeler et annoncer. Les équipes de la SBG-MB nous invitent ainsi à découvrir les richesses que Dieu leur a confiées, un jour après l’autre, dans ces temps d’incertitude. Les prières proposées à la fin de chaque partage permettent de mieux se l’approprier.

Alors que la crise sanitaire perdure, entraînant son cortège de perplexités (vais-je conserver mon travail ? pourrons-nous reprendre les cultes bientôt ?), ce livre vient à point nommé pour nous apporter des réflexions bibliques passées au creuset de ces mêmes questionnements.

Voici une des méditations partagées.

 

J’estime que les souffrances du moment présent ne sont pas dignes d’être comparées à la gloire qui va être révélée pour nous. De fait, la création attend avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. (…)
Nous aussi, qui avons pourtant dans l’Esprit un avant-goût de cet avenir, nous soupirons en nous-mêmes en attendant l’adoption, la libération de notre corps. (…)
De même l’Esprit aussi nous vient en aide dans notre faiblesse. En effet, nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières, mais l’Esprit lui-même intercède pour nous par des soupirs que les mots ne peuvent exprimer. Et Dieu qui examine les cœurs sait quelle est la pensée de l’Esprit, parce que c’est en accord avec lui qu’il intercède en faveur des saints.
Du reste, nous savons que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés conformément à son plan. En effet, ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à devenir conformes à l’image de son Fils, afin que celui-ci soit le premier-né d’un grand nombre de frères. Ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés; ceux qu’il a appelés, il les a aussi déclarés justes; et ceux qu’il a déclarés justes, il leur a aussi accordé la gloire.

– Romains 8.18-30

En attendant…

Vous est-il arrivé de ressentir un manque profond dans votre vie? Paul décrit ce sentiment avec une grande acuité dans ces versets. Il montre:

* qu’il manque quelque chose à la création, car, frappée par la vanité suite à la chute dans le jardin d’Eden et abîmée aujourd’hui par l’activité humaine, elle soupire en attendant d’être renouvelée;

* que la santé, ou la pleine capacité d’utiliser notre corps comme nous le voudrions, peut nous faire défaut;

* que, si nous sommes déjà adoptés (v. 14-17), il nous manque l’entière réalisation de cette adoption, puisque nous ne sommes pas encore en mesure de voir face à face notre Père céleste, notre «papa»;

* qu’il nous manque, plus particulièrement au sein de la souffrance, la sagesse de savoir que demander dans nos prières.

C. S. Lewis remarquait: «Si je découvre en moi un désir qu’aucune expérience au monde ne puisse satisfaire, l’explication plausible ne serait-elle pas que je suis fait pour un autre monde?»[1] Paul met justement en regard des manques que nous ressentons l’assurance qu’un jour, le salut qu’il présente connaîtra un plein accomplissement: la création sait qu’elle sera libérée de l’inconsistance à laquelle elle a été soumise, et nous savons que nous pourrons vivre la pleine dimension de notre adoption à travers la transformation de notre corps de faiblesse. Cette perspective est même tellement certaine que l’expression «accorder la gloire» est employée au passé (v. 30).

Dès aujourd’hui, nous pouvons trouver une réponse à nos manques à travers «un avant-goût de cet avenir». En effet, nous ne sommes plus seuls, puisque l’Esprit, Dieu et Jésus intercèdent pour nous (v. 26-27, 34). Et, si nous ne «savons pas ce qu’il convient de demander», nous «savons que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu». Loin d’être une assurance que rien de fâcheux ne pourra jamais nous arriver (ce qui serait en contradiction avec le début du passage), ce «bien» consiste dans notre transformation «à l’image de son Fils». Quoi de plus glorieux?

PrièreSeigneur, merci parce que mon avenir est entre tes mains et qu’il est assuré. Même si j’aspire ardemment au moment où ta gloire me sera révélée, j’aimerais, en attendant, devenir chaque jour un peu plus conforme à ton image. Amen.

Notes et références : 

[1] C. S. Lewis, Les fondements du christianisme, Editions LLB, 2013, p. 143.

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