Que penser du « théomusement » ?

Je pars à Washington dans quelques jours pour participer à la formation 9Marks. L’occasion pour moi de relire certaines publications de ce ministère spécialisé dans les questions d’ecclésiologie. Ci-dessous, un texte de Mark Dever qui a retenu mon attention. Voici quelques réflexions sur le « théomusement »

**

 

Beaucoup d’Églises américaines se servent de méthodes d’évangélisation fondées sur le divertissement, l’amusement, ou le spectacle – le théomusement, comme certains l’appellent – pour communiquer l’Évangile autant aux adultes qu’aux enfants. On cible un auditoire particulier d’adultes, dont l’analyse sociologique permet de créer des cultes d’évangélisation dans lesquels tout – de la musique au message – est adapté au confort de ceux qui y assistent… une approche « mettez-vous à l’aise et profitez du spectacle ». Avec les enfants, la méthode se voit dans les groupes de jeunes ou les écoles du dimanche, où les dirigeants passent le plus clair de leur temps à chercher les activités amusantes qui laissent entrer l’Évangile par la porte arrière.

Nous n’avons aucune raison d’argumenter contre la communication de l’Évangile par des moyens compréhensibles, créatifs ou même provocateurs. Mais l’évangélisation par l’amusement peut avoir des effets secondaires néfastes. Si vous les gagnez avec les spectacles, ils seront probablement gagnés au « show » plutôt qu’au message, ce qui augmente la probabilité de fausses conversions. Même s’ils ne sont pas gagnés par le spectacle, les méthodes d’amusement rendent la repentance presque impossible. Nous ne sommes pas encouragés à renoncer à notre péché par le divertissement ou quand tous nos besoins ressentis sont comblés.

L’Évangile est fondamentalement et irréductiblement conflictuel. Il brise notre autojustification et notre autosuffisance, nous forçant à renoncer à nos péchés habituels et à nous confier en quelqu’un d’autre pour notre justification. C’est pour cette raison que l’amusement est si problématique dans la communication de l’Évangile ; il obscurcit les aspects les plus difficiles – le prix de la repentance, la nécessité de prendre sa croix pour suivre Jésus, l’étroitesse du chemin. Certains ne seront pas d’accord, prônant l’art ou le théâtre comme moyens utiles pour donner une image visuelle de l’Évangile. Mais, nous avons déjà reçu d’autres images visuelles. Ce sont les ordonnances du baptême et de la sainte Cène, et le témoignage de vies transformées de nos frères et sœurs en Christ.

Nous ne voulons certainement pas étouffer toute créativité dans nos efforts d’évangélisation. Nous encourageons la créativité dans nos différents moyens de partage de l’Évangile. Pourtant, nous devons faire très attention à ne pas nous appuyer sur le divertissement pour notre « efficacité » dans l’évangélisation, surtout quand il s’agit de l’évangé- lisation qui a lieu lors de nos cultes hebdomadaires.

Les Églises sont en bonne santé quand l’Évangile est clair; l’Évangile est clair quand nos efforts d’évangélisation sont simples.

 

  • Extrait de Mark Dever et Paul Alexander, L’Eglise intentionelle, p.56.

 

 

 

Ces ressources pourraient vous intéresser :

 

 

 

 

Abonnez-vous au Bon Combat

Recevez tous nos nouveaux articles directement sur votre boîte mail ! Garanti sans spam.

Guillaume Bourin est co-fondateur du blog Le Bon Combat et directeur des formations #Transmettre. Docteur en théologie (Ph.D., University of Aberdeen, 2021), il est l'auteur du livre Je répandrai sur vous une eau pure : perspectives bibliques sur la régénération baptismale (2018, Éditions Impact Academia) et a contribué à plusieurs ouvrages collectifs. Guillaume est marié à Elodie et est l'heureux papa de Jules et de Maël