84 faits prouvant l’historicité du livre des Actes

Article d’Erik Manning initialement publié sur son blog et inspiré du livre de Colin J. Hemer, The Book of Acts in the Setting of Hellenistic History. Traduction : Ariasy Rahamefy

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Bart Ehrman affirme que Luc n’était pas véritablement un compagnon de voyage de Paul. Dans son livre Forged, Bart écrit :

« (L’auteur des Actes) affirme simplement être un compagnon de voyage de Paul et par conséquent être particulièrement bien placé pour donner une « vraie » description de son message et de sa mission. Mais en réalité, il n’était probablement pas un compagnon de Paul. D’une part, il a écrit ce récit bien après que Paul et ses compagnons soient morts. Les spécialistes datent généralement le livre des Actes autour de 85 ap. J.C., soit environ deux décennies après la mort de Paul. D’autre part, il semble être trop peu informé de la théologie de Paul et de ses activités missionnaires pour avoir été une de ses connaissances directes. » (Forged: Writing in the Name of God – Why the Bible’s Authors Are Not Who We Think They Are, p.237).

 

Cependant, pour quelqu’un qui aurait écrit bien après la mort de Paul, l’auteur des Actes relate une incroyable accumulation de faits historiques tel que des lieux géographiques, des titres, des noms, des conditions environnementales, des coutumes et des situations que seul un témoin oculaire des évènements aurait pu connaitre. Dans son remarquable livre, The Book of Acts in the Setting of Hellenistic History, l’historien Colin Hemer liste plusieurs douzaines d’éléments qui viennent confirmer cette thèse. Je ne sais pas si Bart ignore simplement l’existence des travaux d’Hemer, mais les recherches de ce dernier devraient conduire tout commentateur critique à reconsidérer la datation des Actes. Et si le livre des Actes est bien la suite de l’Evangile de Luc, il s’ensuit alors logiquement que ce dernier a été écrit encore plus tôt.

En parcourant la liste ci-dessous, souvenez-vous que Luc n’avait à sa disposition ni Google, ni Wikipédia.

 

 

84 faits historiques qui démontrent que Luc dit vrai

  1. La connexion naturelle entre les ports, dont les noms sont corrects (Actes 13.4-5)
  2. L’identification correcte du port (Perga) vers lequel allaient les navires venant directement de Chypre (13.13)
  3. La bonne localisation de la Lycaonie (14.6)
  4. La déclinaison inhabituelle, mais correcte, du nom Lystre (14.6)
  5. La langue parlée à Lystre – la langue lycaonienne (14.11) est également correcte. Selon Tim McGrew : « C’était inhabituel dans la société cosmopolite Hellénisée dans laquelle Paul a circulait. Mais la préservation de cette langue locale est confirmée par une note d’Etienne de Byzance, qui explique que ‘Derbe’ est le terme local pour ‘genévrier’ ». Hemer liste plusieurs autres termes typiques du district de Lystre.
  6. Deux noms de dieux connus pour être associés à Lystre – Zeus et Hermès (14.12)
  7. Attalie, le nom exact du port que les voyageurs utilisaient sur le chemin du retour (14.25).
  8. L’enchaînement correct à l’approche de Derbe et de Lystre à partir des portes de la Cilicie (16.1 ; cf. 15.41)
  9. La forme correcte du nom Troas (16.8)
  10. Le lieu d’un repère marin visible, Samothrace (16.11)
  11. La bonne description de Philippes en tant que colonie Romaine (16.12)
  12. L’emplacement correct de la rivière (Gangites) proche de Philippes (16.13)
  13. La bonne association : Thyatire, comme centre de la teinture (16.14)
  14. La désignation correcte des magistrats de la colonie (16.22)
  15. Le lieu exact (Amphipolis et Apollonie) où les voyageurs passaient plusieurs nuits successives pendant leur voyage (17.1)
  16. La présence d’une synagogue à Thessalonique (17.1)
  17. Le bon terme (politarches) utilisé pour désigner les magistrats à Thessalonique
  18. L’insinuation correcte que le voyage par la mer est le moyen le plus pratique pour rejoindre Athènes, avec un vent favorable à la navigation en été (17.14-15)
  19. La présence de beaucoup d’images à Athènes (17.16)
  20. La présence d’une synagogue à Athènes (17.17)
  21. La description de la vie Athénienne avec les débats philosophiques dans l’Agora (17.17)
  22. L’utilisation correcte de l’argot Athénien pour qualifier Paul (« discoureur » ou en Grec : spermologos, 17.18) et pour le tribunal (l’Aéropage) (Areios pagos, 17.19)
  23. La description la plus plausible du caractère des Athéniens (17.21)
  24. Un autel pour un « dieu inconnu » (17.23). Ces autels sont mentionnés par Pausanias et Diogène Laërce.
  25. La réaction des philosophes grecs, qui nient la résurrection corporelle (17.32). Voir les mots d’Apollon dans Les Euménides, d’Eschyles.
  26. Le titre correct des membres du tribunal Athénien : les Aréopagites (17.34)
  27. Une synagogue à Corinthe (18.4)
  28. La bonne désignation de Gallion comme proconsul, habitant à Corinthe (18.12). D’après McGrew, « cette référence détermine la période spécifique des évènements entre l’été 51 et le printemps 52 ». En raison de cette référence, les biblistes séculiers datent cette épître de la même manière et l’attribuent à Paul.
  29. Le bema (tribunal de Dieu), qui surplombe le forum de Corinthe (18.16)
  30. Le nom Tyrannus attesté à Ephèse dans les écrits du premier siècle (19.9)
  31. Les temples et les images d’Artemis bien connus dans le monde antique (19.24)
  32. La « grande déesse Artémis », bien attestée dans les sources extrabibliques (19.27)
  33. Le fait que le théâtre éphésien était le lieu de rassemblement de la ville (19.29)
  34. Le titre correct, grammateus, pour désigner le magistrat exécutif le plus important à Ephèse (19.35)
  35. Le titre honorifique correct : neokoros, autorisé par les romains (19.35)
  36. Le nom correct pour désigner la déesse (19.37)
  37. Le bon terme pour ceux qui tiennent le tribunal (19.38)
  38. L’utilisation de anthupatoi au pluriel, peut-être une remarquable référence au fait que deux hommes exerçaient de manière conjointe les fonctions de proconsul en ce temps parce que leur prédécesseur, Silanus, avait été assassiné. Voir Tacite, Annales 13.1 ; Dion Cassius 61.6.4-5. (19.38)
  39. L’assemblée « ordinaire », une formulation attestée ailleurs (19.39)
  40. L’utilisation d’une désignation ethnique précise : beroiaios (20.4)
  41. L’utilisation du terme ethnique Asianos (20.4)
  42. L’identification implicite de l’importance stratégique attribuée à la cité de Troas (20.7)
  43. Le danger du voyage côtier à cet endroit (20.13)
  44. L’enchainement correct des lieux (20.14-15)
  45. Le nom correct de la ville au moyen d’un pluriel neutre (Patara) (21.1)
  46. La bonne route maritime qui traverse la mer de Chypre, favorisée par les vents nord-est persistants (21.3)
  47. La distance appropriée entre ces villes (21.8)
  48. Un acte caractéristique de la piété juive (21.24)
  49. La loi juive sur l’utilisation de la zone autour du temple par les païens (21.28) Les découvertes archéologiques et les citations de Josèphe confirment que les païens pouvaient être exécutés s’ils entraient dans le temple. On pouvait lire sur l’une des inscriptions : « Ne laissez entrer aucun païen à l’intérieur de la balustrade et dans l’enceinte autour du sanctuaire : Quiconque s’y faisant arrêter sera par conséquent personnellement responsable de sa mort. »)
  50. Le cantonnement permanent d’une cohorte Romaine (chiliarch) à Antonia pour éliminer toute perturbation au moment des fêtes (21.31)
  51. L’escalier utilisé par les gardes (21.31-35)
  52. La manière d’obtenir la citoyenneté romaine en ces temps (22.28)
  53. Le Tribun, plus impressionné par la citoyenneté Romaine que Tarsienne (22.29)
  54. Ananias était bien le grand prêtre de l’époque (23.2)
  55. Felix était bien le gouverneur à cette époque (23.34)
  56. Le point d’arrêt naturel sur la route de Césarée (23.31)
  57. La juridiction à laquelle la Cilicie appartenait à cette époque (23.34)
  58. La procédure pénale provinciale à cette époque (24.1-9)
  59. Le nom Porcius Festus qui correspond précisément au nom donné par Josèphe (24.27)
  60. Le droit à faire appel pour les citoyens Romains (25.11)
  61. La formule légale correcte (26.18)
  62. La forme de référence caractéristique employée pour l’empereur à cette époque (25.26)
  63. Les meilleures voies maritimes de l’époque (27.5)
  64. La proximité entre la Cilicie et la Pamphylie (27.4)
  65. Le port principal où trouver un navire pour l’Italie (27.5-6)
  66. La traversée lente vers Cnide, avec le vent nord-est typique qui fait face (27.7)
  67. La bonne voie pour naviguer au vu de ces vents (27.7)
  68. La localisation de Beaux-Ports et du site avoisinant, Lasée (27.8)
  69. Beaux-Ports, une rade peu protégée (27.12)
  70. Une tendance bien connue dans cette zone du vent du sud à revenir à changer soudainement en un vent violent Nord-Est, appelé le vent Grec (27.13)
  71. La nature du bateau ancien à gréement carré qui ne peut rien faire d’autre que d’être poussé par le vent (27.15)
  72. La localisation et le nom précis de l’île (27.16)
  73. Les manœuvres appropriées pour la sécurité du navire dans cette situation critique particulière. (27.16)
  74. Les quatorze nuits –un calcul remarquable inévitablement basé sur un ensemble d’estimations et de probabilités, confirmées par le jugement de navigateurs de la Méditerranée expérimentés (27.27)
  75. Le terme approprié pour désigner l’Adriatique, à l’époque (27.27)
  76. Le terme précis (bolisantes) pour l’action de jeter la sonde et la profondeur correcte de l’eau à proximité de Malte (27.28)
  77. Une position qui convient à la ligne d’approche probable d’un navire remis à l’eau avant un vent d’est (27.39)
  78. La lourde responsabilité des gardes qui permettaient à un prisonnier de s’échapper (27.42)
  79. La population locale de Malte et leurs superstitions au premier siècle (28.4-6)
  80. Le titre exacte « protos tes nesou» (28.7)
  81. Reggio, une ville de refuge idéale pour attendre le vent du sud qui pourra leur faire passer le détroit (28.13)
  82. Le Forum d’Appius et les Trois-Tavernes, lieux corrects pour des haltes sur la voie Appienne (28.15)
  83. Les moyens de garde à vue à disposition des soldats Romains (28.16)
  84. Les conditions d’emprisonnement typique de l’époque : Paul vivait « par ses propres moyens » (28.30-31)

 

 

Luc était un compagnon de Paul

Contrairement à ce que pense Bart, cette liste démontre que Luc était bien informé au sujet des voyages missionnaires de Paul. Voici le verdict sur Luc selon un historien Romain classique :

« En ce qui concerne le livre des Actes, le nombre d’indices de son historicité est accablant… Toute tentative de rejet de son historicité paraît aujourd’hui absurde. Les historiens Romains le considèrent depuis longtemps comme véridique. »
A.N. Sherwin–White

 

Etonnamment, Luc rapporte cinq miracles différents effectués par Paul (Actes 13.11, 14.7-9, 19.11-12, 20.9-10, 28.8-9). De plus, en lisant ses lettres, nous savons que Paul avait fait des miracles (Romains 15.19, 2 Corinthiens 12.12). Luc mentionne également que Paul prêchait la résurrection physique de Jésus (Actes 13.26-41, 17.32). Si Luc était certain de tous les petits détails ci-dessous, il va sans dire qu’il a très bien pu rapporter fidèlement tous ces miracles. Dans plusieurs cas, il en était même probablement témoin.

 

 

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