Les chrétiens doivent-ils « oublier » leurs croyances lorsqu’ils pratiquent une discipline académique ?

Cet article est extrait du livre de Greg Bahnsen, Always Ready: Directions for Defending the Faith, p. 3-5. Traduction : Mykaël Arsenault

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Il n’est pas rare de voir des chrétiens se résigner à la neutralité dans leur façon de penser. Néanmoins, elle frappe au cœur même de notre foi et de notre fidélité au Seigneur.

Même dans le domaine de l’éducation chrétienne (que ce soit dans le domaine de l’histoire, de la science, de la littérature, de la philosophie, ou autre), il est parfois requis d’adopter une position neutre, une attitude sans engagement envers la véracité des Écritures . Les enseignants, les chercheurs et les écrivains sont souvent conduits à penser que l’honnêteté exige qu’ils mettent de côté tout engagement distinctement chrétien lorsqu’ils étudient dans un domaine qui n’est pas directement lié aux questions du culte dominical. Le raisonnement est le suivant : puisque la vérité demeure la vérité partout où elle se trouve, on devrait pouvoir la rechercher au travers de la direction des penseurs reconnus dans tel champ d’étude, même s’ils sont séculiers dans leurs perspectives. « Est-il vraiment nécessaire de s’en tenir aux enseignements de la Bible pour bien comprendre la guerre de 1812, la composition chimique de l’eau, les pièces de Shakespeare, ou les règles de la logique ? » Telle est la rhétorique de ceux qui insistent sur la neutralité des chrétiens travaillant dans des domaines scientifiques.

Parfois, cette même demande de neutralité surgit dans le domaine de l’apologétique (défense de la foi). Certains apologètes estiment qu’ils perdraient l’attention des incroyants s’ils abordaient la question de la véracité de l’Écriture avec un présupposé chrétien. Selon cette perspective, nous devrions être disposés, à débattre avec les incroyants en adoptant une attitude commune de neutralité […]. Au départ, nous devrions limiter nos présupposés au strict minimum, nous dit-on, ce qui signifie que nous ne pouvons présumer d’aucun argument ou enseignement de la Bible.

Parfois, cet appel à la neutralité dans la pensée du croyant vient en référence aux écoles. Certains chrétiens estiment qu’il n’y a pas vraiment d’urgence pour les écoles chrétiennes, que l’éducation séculière est une bonne chose et qu’il suffit de la compléter par la prière chrétienne et la lecture de la Bible à la maison. L’idée est donc que l’on peut être neutre en matière d’éducation ; sa foi chrétienne n’a pas besoin de dicter des hypothèses particulières ou une manière particulière d’apprendre à connaître le monde et l’homme. On nous dit que les faits sont les mêmes dans les écoles publiques et dans les écoles chrétiennes ; alors pourquoi insister pour que vos enfants soient enseignés par des croyants engagés en Jésus Christ ?

[…]

Quoi qu’en disent certains au sujet de cet exigence de neutralité chrétienne —l’exigence que les croyants ne se distinguent pas des autres hommes par leur adhésion à la vérité de divine— le fait est que les Écritures s’en écartent fortement. Contrairement à l’exigence de neutralité, la parole de Dieu exige l’allégeance sans réserve à Dieu et à sa vérité dans toute notre pensée et nos efforts d’érudition. Et elle le fait pour une bonne raison.

Paul déclare de manière infaillible dans Colossiens 2.3-8 que « Tous les trésors de sagesse et de connaissance sont cachés en Christ« . Notez qu’il dit que toute sagesse et toute connaissance sont présentes en la personne du Christ —que ce soit au sujet de la guerre de 39-45, de la composition chimique de l’eau, de la littérature de Shakespeare, ou des lois de la logique ! Toute entreprise académique et plus généralement toute pensée doivent être liées à la personne de Jésus-Christ, car Jésus est le chemin, la vérité et la vie (Jean 14.6). Mettre Christ de côté dans vos raisonnements revient à être induit en erreur, s’opposer à la vérité, et être spirituellement mort. Mettre de côté vos engagements chrétiens quand il s’agit de défendre votre foi ou d’envoyer vos enfants à l’école, c’est s’écarter délibérément du seul chemin vers la sagesse et la vérité qui se trouve en Christ.

Craindre le Seigneur n’est pas le résultat de la connaissance ; le commencement de la connaissance, c’est de l’adorer (Prov 1.7 ; 9.10).

 

Ainsi, Paul affirme que toute connaissance doit être liée au Christ, selon Colossiens 2. Il dit cela pour notre protection ; il est très dangereux d’être aveugle quant à la nécessité du Christ pour guider nos pensées. Paul attire donc notre attention sur l’impossibilité de la neutralité « afin que personne ne vous trompe par de faux raisonnements. » Bien au contraire, nous devons, comme l’exhorte Paul, être inébranlables, affirmés, enracinés, et établis dans la foi comme elle nous a été enseignée (v. 7). […] C’est pourquoi le chrétien est tenu de présupposer de la parole du Christ dans tous les domaines de la connaissance ; toute alternative n’est qu’illusion.

Au verset 8 de Colossiens 2, Paul dit : « Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie au moyen de la philosophie et d’une vaine tromperie ». En tantant d’être neutre dans votre pensée, vous devenez une cible de choix pour cette « vaine philosophie » qui vous dépouillera alors de tous les trésors de « sagesse et de connaissance » qui sont déposés en Christ seul (cf. v. 3). Paul explique que la philosophie vaine est celle qui suit le monde et non Christ ; c’est la pensée qui se soumet à l’exigence de neutralité du monde plutôt qu’à l’engagement de présupposer de Christ dans toute notre pensée.

 

 

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