Du rapport entre Cène et Trinité : implications pour l’Église actuelle et pour le chrétien

Après avoir introduit notre propos (ici), nous avons survolé les arguments exégétiques marquant le lien entre la Cène et la Trinité (ici) puis les liens théologiques qui les unissent (ici). Nous avons ensuie survolé les différents apports de l’histoire de l’Église. Puis, dans un avant-dernier post, nous avons proposé des applications concrètes pour l’exercice du culte, en particulier en termes de liturgie et de louange.

 

 

 

VI- Cène et Trinité : implications pour l’Église actuelle et pour le chrétien

 

1- Redécouverte du Dieu trinitaire

Pouvoir nous rendre compte de cette dimension trinitaire de la sainte cène devrait être bénéfique pour l’Eglise du Christ. En effet, nous pouvons réaliser maintenant que malgré la centralité de la figure du Christ lors de ce moment, les deux autres personnes étaient présentes. Car malgré le fait que Jésus Nazareth en tant qu’homme était seul visible aux yeux des apôtres, le Fils divin, uni au Père et à l’Esprit faisait que toute la Trinité agissait.

Cela nous offre donc une perspective et donne une dimension beaucoup plus profonde de ce moment particulier. Cela nous rappelle aussi à quel point notre Dieu est grand et merveilleux dans toute sa complexité et sa richesse. Et la Trinité n’était pas seulement présente à cet instant précis de l’histoire, mais elle est également présente chaque fois que nous partageons le pain et le vin aujourd’hui. Le Père faisant dans sa souveraineté que ces moments soient possibles, le Fils se rappelant à nous et se donnant au chrétien par les éléments, et l’Esprit nous communicant spirituellement les bienfaits du Christ.

De plus, comme nous l’avons déjà fait remarquer, il est impératif de rappeler à nos églises que là où est le Fils, là sont aussi le Père et l’Esprit. La doctrine de la Trinité, pierre angulaire de notre théologie, doit sans cesse être expliquée et rappelée car elle représente aujourd’hui une véritable pierre d’achoppement.

Combien de chrétiens sincères ne savent pas expliquer ce qu’est la Trinité et quelle est son importance pour notre foi ? Combien ne réalisent pas que les trois sont toujours présents ensemble ? Et combien, bien que chrétiens sincères et fidèles, ont en réalité et sans le savoir une compréhension complétement hérétique de cette doctrine, tantôt reniant le caractère personnel de Dieu, tantôt subordonnant le Fils au Père ou mettant carrément l’Esprit à l’écart en le considérant comme une simple puissance ?

 

 

2- La Cène comme moyen de grâce

Mais le caractère trinitaire de la cène nous permet également de faire de ce moment un véritable moyen de grâce qui est bien plus qu’un simple témoignage du croyant, tout en ne rentrant pas dans une dimension mystique et magique faisant du rituel un remplacement de l’œuvre de Jésus. Un moyen de grâce dans le sens que la cène est un miroir de la grâce du Père en notre faveur. Car lui qui est le Dieu saint a décidé par amour de donner son Fils unique afin de nous réconcilier lui-même avec lui et de restaurer l’image de Dieu qui est en nous.

Un moyen de grâce qui nous rappelle la grâce que le Christ nous a faite en se soumettant volontairement à la volonté du Père pour accomplir son plan éternel de Salut (1P 1.19-20), mourant ainsi sur la croix pour nos péchés avec les criminels en subissant notre condamnation et la colère de Dieu à notre place.

Un moyen de grâce car durant ce moment de communion, le Saint-Esprit agit et nous unis dans la communion et l’unité de l’Eglise. Il y a donc une grâce communautaire. Mais il y a également une grâce individuelle pour chaque chrétien, car l’Esprit fait que le Christ est spirituellement présent dans les éléments. Ainsi, quand nous les prenons, nous nous rappelons notre union à Christ, notre statut d’enfant de Dieu et d’héritier du Royaume. L’Esprit agissant en nous, par la foi, afin de nous donner assurance, persévérance, espérance, zèle, amour pour Dieu et pour nos frères et sœurs. Nous purifiant également afin de nous aider à avancer sur ce chemin de sanctification qui aboutira à notre glorification et notre participation, cette fois non plus par la foi mais par la vue, au banquet final de l’Agneau dans la Nouvelle Création.

Une grâce particulière qui ne sauve pas mais qui permet de nous fortifier, de réengager notre vie en réponse à l’œuvre divine, et de rendre témoignage aux yeux du monde, accomplissant ainsi le mandat missionnaire de faire des disciples – et par ricochet comme nous l’avons vu le mandat culturel. Une grâce qui nous permet de montrer notre amour pour Dieu en prenant les éléments et notre amour pour nos frères et sœurs qui mangent le même pain et boivent la même coupe que nous, accomplissant ainsi les deux plus grands commandements qui sont d’aimer Dieu de tout notre coeur et notre prochain comme nous-mêmes. Finalement, c’est la grâce du sacerdoce universel des croyants qui est réaffirmée, au moyen de l’Esprit, lorsque nous nous approchons de la table du Seigneur.

 

 

3- Vision biblique du monde

Définition

Avant d’aller plus loin nous devons tenter de définir ce qu’est une vision du monde. En effet, nous allons voir dans la dernière partie que la cène peut devenir un point de départ pour une compréhension globale du monde à partir de différentes perspectives théologiques. Cela est dû au fait que quand nous prenons conscience de ce concept de vision du monde, alors peu importe quel peut être notre point de départ pour comprendre ou tenter d’expliquer quelque chose, car chaque chose fait partie d’un tout. Déjà nous devons dire que tout le monde à une vision du monde, que nous en soyons conscient ou non. Cette vision est ce qu’il y a au plus profond de notre cœur. C’est quelque chose de plus profond qu’une théologie ou une philosophie, car ces présupposés influencent la façon dont nous interprétons le monde, dont nous le comprenons. Cela va par conséquent avoir également un impact sur nos valeurs, et au final sur nos actes. C’est donc quelque chose qui va de l’intérieur vers l’extérieur. Mais également qui va dans l’autre sens. En effet, la culture dans laquelle nous allons grandir, notre éducation, notre environnement familial, économique, politique, etc. Tout cela va avoir un impact sur notre façon de comprendre le monde. Une vision du monde va donc toucher toutes les sphères de notre vie : politique, écologie, économie, technologie, art, etc. Et chacune de ces sphères va avoir un impact sur les autres.

Nous voyons donc qu’il y a ici unité dans la diversité. Quand notre vision du monde devient trinitaire, cela s’explique aisément, alors que pour un non-chrétien il y aura forcément toujours à un moment ou un autre un point de tension dans sa vision du monde dû au rejet du caractère trinitaire de la Création, humanité y compris. En ce qui concerne une vision biblique du monde, nous pouvons la résumer dans le schéma Création-Chute-Rédemption.

Ce point de définition était important car il va nous aider à comprendre que si notre vision du monde est maintenant biblique, donc trinitaire, alors cela va forcément avoir un impact sur notre façon de voir et d’analyser le monde. Et dans la perspective de l’unité dans la multiplicité de la Trinité, cela va nous permettre de voir que nous pouvons partir d’un point comme la présence de la Trinité dans la sainte cène pour aboutir à une vision élargie du monde.

 

Multiperspectives

De la Trinité à la Cène. Depuis le début de notre recherche nous sommes partis de la cène pour voir si nous pouvions y trouver la Trinité. Mais peut-on faire l’inverse ? Peut-on partir de la Trinité pour aboutir à la cène ? C’est ce que nous allons tenter de voir dans cette construction théologique qui se veut un essai. Et pour se faire, nous allons utiliser le concept de multiperspectives développé par John Frame et Vern Poythress. Mais qu’est-ce qu’une perspective ?

Une perspective, c’est observer le monde à partir d’un angle nouveau. Quand nous multiplions les points de vue alors nous avons une multiperspective [2]. Selon Poythress, Dieu se révèle à nous sous trois perspectives différentes :

• La Révélation Générale du Pèredans la Création (Rm 1.18-23)
• La Révélation Spéciale qui se compose 1) du Filsdans l’incarnation (Jn 1.1-18) et 2) de la Bible par l’inspiration du Saint-Esprit(Jn 14.26)

 

De cela découle que premièrement, si Dieu révèle sa personne dans la Création, alors la créature reflète le caractère de Dieu (ce que nous avions appelé précédemment l’analogie Créateur / créature). Deuxièmement, la Bible nous apprend que Dieu est trinitaire (2Co 13.13[3]. Par analogie, il y a donc un reflet trinitaire dans la Création. C’est pour cela que l’on peut retrouver et maintenir en équilibre l’unité dans la diversité, ce que ne peuvent pas faire les philosophies ou les sciences non-chrétiennes [4]. Il y a donc bien une légitimité à l’utilisation des multiperspectives pour analyser un sujet donné, en l’occurrence ici le repas du Seigneur.

Poythress démontre donc par la suite que chaque perspective se décompose toujours en triade, reflétant ainsi le caractère trinitaire du Dieu biblique dans sa perspective économique [5]. Nous pouvons voir cela dans la perspective de la Création, où le Père créé (gouvernement), où le Fils est agent de la Création (soutien), et où le Saint-Esprit est là (providence) (Gn 1.1-3 ; Jn 1.1 ; Col 1.15-18 ; He 1.3). Et nous retrouvons la même chose dans une perspective du Salut (Ep 1.1-14). Dans une vision biblique du monde, tout est donc toujours du Père, au travers du Fils, par le moyen du Saint-Esprit (Ep 2.8). Rappelons également que quand une personne de la Trinité est citée dans la Parole, les autres sont toujours présentes (analogie de la foi) [6].

Mais ces différentes triades, comme celles de la Création ou du Salut, ne sont pas en opposition ou en contradiction. Au contraire, chacune permet de renforcer la compréhension de l’autre dans une parfaite harmonie. Et cela n’est plus tant lié à la Trinité économique qu’à la Trinité ontologique [7]. C’est le principe de périchorèse déjà évoqué qui nous permet de pouvoir affirmer cela. En effet, les personnes de la Trinité sont l’une dans l’autre sans confusion ni séparation (Jn 14-17). Cela signifie qu’une personne divine implique les deux autres dans l’harmonie. C’est donc la périchorèse par analogie (archétype / ectype) qui nous permet d’affirmer le principe d’harmonisation, aussi bien des trois évangiles synoptiques par exemple, que des triades [8].

C’est ce lien entre Trinité ontologique et Trinité économique, entre la transcendance et l’immanence – qui pose tant de problèmes aux penseurs et chercheurs non-chrétiens [9]– qui nous permet d’affirmer dans la cène la présence de la Trinité et de la gloire / grâce de Dieu. C’est la vérité de l’enseignement biblique sur les trois personnes du Dieu unique qui nous conduit à cette multiperspective théologique qui nous permet de dire par exemple, que dans la cène :

• Le Père révèle son amour, sa grâce, sa justice
• Le Fils se donne, obéit, se soumet volontairement, accomplit la volonté de Dieu
• L’Esprit rappel, enseigne, fortifie, sanctifie, unit, applique

 

Application pratique : La Cène comme point de départ d’une compréhension globale du monde. Nous allons maintenant essayer de voir cinq perspectives différentes décomposées chacune en triades. Et nous allons constater que chacune est dépendante de l’autre et l’implique. Ces perspectives vont nous permettre d’avoir une connaissance plus large, complète, et profonde du mystère de la sainte cène. Mais également, elles nous permettront de voir que dans une vision biblique du monde, chaque point de départ comme ici la cène, va nous permettre d’avoir une compréhension globale de l’œuvre de Dieu et de notre univers. Tout cela ne peut que nous amener à l’émerveillement et l’adoration pour rendre à Dieu la gloire qui lui appartient. Mais avant de commencer, il est important de faire remarquer quelque chose. Bien que chacune des triades associe un mot avec dans l’ordre le Père, le Fils, et l’Esprit, chaque partie peut en réalité être appliquée à une autre personne divine, car nous avons déjà relevé qu’il n’y a pas d’ordre absolu en Dieu, mais un ordre relatif prioritaire révélé.

Commençons avec la triade de l’action [10]. Dans cette perspective, le Père est celui qui planifie, le Fils est celui qui accomplit, et l’Esprit est celui qui applique. C’est ce que nous avons déduit de la cène tout au long de cette recherche. Nous voyons donc que cette triade colle parfaitement à ce que nous avons dit du caractère trinitaire de la cène.

Dans la perspective de la souveraineté[11], le Père est celui qui a l’autorité, le Fils celui qui contrôle, et l’Esprit est la présence. Les deux premiers aspects étant liés à la transcendance alors que le dernier est lié à l’immanence.

Dans la perspective de l’office[12], le Père est prophète, le Fils roi, et l’Esprit prêtre. Comme dit précédemment, nous voyons que les fonctions peuvent être interchangeables car selon la Bible le Christ est lui-même roi, prêtre, et prophète. Ce sont les offices christiques que Calvin faisait ressortir dans son Institution.

Dans la perspective éthique[13], le Père est la norme, le Fils la situation, et l’Esprit l’existence. Pour donner un exemple, quand nous sommes devant un choix éthique qui touche à notre existence, nous allons devoir regarder ce qu’en dit la Bible qui est notre norme en tant que chrétien pour pouvoir l’appliquer à notre situation particulière.

Nous pouvons également rajouter deux autres perspectives. Une déjà évoquée avec l’immanencemutuelle, la réciprocité, et la communion[14]. Et une dernière que nous pourrions appeler perspective philosophique(dans la lignée de Frame) avec la métaphysique, l’épistémologie, et l’éthique. Le Père étant à l’origine de la réalité en tant que Créateur, le Fils étant la vérité (Jn 14.6), et l’Esprit étant l’agent de sanctification.

Mais tentons maintenant de mettre ensemble ces différentes perspectives en partant de la perspective de l’action, que nous avions reliée directement à la cène, pour voir si cette dernière permet réellement au travers de son caractère trinitaire de développer une vision du monde. Commençons avec le Fils qui est au centre du sacrement. Jésus est celui qui accomplit toute chose en exerçant un contrôle sur les situations comme un roi. En tant qu’accomplissement, il est donc la source de la vérité et de la connaissance (épistémologie). Le Père est celui qui planifie tout de toute éternité. Il est donc la norme de la réalité (métaphysique), et tout comme les prophètes de l’Ancien Testament, sa Parole fait autorité. Le Saint-Esprit appliqueà notre existence la grâce du Père et l’œuvre du Fils en notre faveur. Il représente la présence immanente de Dieu à nos côtés par le biais de la Providence. Il est également ce prêtre, ce consolateur qui nous réconforte et nous fortifie en tout temps, et cet agent de sanctification qui nous guide dans notre marche chrétienne (éthique).

 

Nous voyons donc que la présence de la Trinité dans la sainte cène n’est pas quelque chose d’accessoire, mais qu’elle représente une réalité qui dépasse le cadre du sacrement pour nous emmener dans une compréhension plus profonde de l’être de Dieu, de l’œuvre du Christ, et de l’action de l’Esprit-Saint.

 

 

Conclusion

Pour terminer, nous pouvons maintenant répondre à notre problématique de départ qui était de savoir s’il y avait une dimension trinitaire à la sainte cène. Il a été démontré tout au long de cette recherche que la réponse ne pouvait être que positive. En effet, après avoir expliqué ce qu’est la cène, son caractère sacramentel, et les différentes questions qu’elle pouvait soulever, l’étude des textes bibliques des évangiles synoptiques et de l’apôtre Paul ont montré que les personnes du Père, du Fils, et du Saint-Esprit étaient bien présentes au moment de l’institution de la cène par Jésus, même si pour l’Esprit cela semblait plus subtil.

Nous avons également vu que la théologie pouvait nous aider à aller plus loin pour démontrer la présence des trois personnes lors de la cène en utilisant le principe de l’analogie de la foi. Nous avons également vu au travers de l’explication de la Trinité que là où était présente une personne divine, les deux autres l’étaient également, et que la doctrine de la périchorèse jouait un grand rôle en cela.

Notre survol historique nous a également montré l’importance du rôle du Saint-Esprit dans les différentes conceptions que catholiques, orthodoxes, et protestants pouvaient se faire de ce sacrement. Bien que le Christ soit au centre du texte biblique, l’Esprit est au cœur de la pratique.

C’est également ce qu’a montré notre recherche sur la liturgie dominicale. Le rôle de l’Esprit étant largement mis en avant par l’épiclèse, alors que le rôle du Père devient prééminent dans les prières en tant que Dieu souverain dont découle le sacrement centré sur le Christ.

Enfin, nous avons vu que cette redécouverte de la Trinité dans le sacrement et comme moyen de grâce était un moyen de faire grandir l’Eglise et de glorifier Dieu. Puis nous avons finalement essayé dans un mouvement inverse de démontrer qu’il était possible de partir de la Trinité elle-même pour aboutir à la sainte cène, et dans une optique plus large grâce à l’utilisation des multiperspectives, à une vision biblique du monde qui engloberait tous les aspects de la vie du chrétien, démontrant ainsi l’aspect pratique, voire apologétique de la cène. Mais jusqu’à quel point pourrions-nous utiliser la cène comme point de départ à la construction d’une vision globale cohérente ?

 

 

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Notes et références

[1]POYTHRESS Vern, Ibid. pour tout ce qui va suivre jusqu’à la fin de ce chapitre

[2]POYTHRESS Vern, Ibid., p 3

[3]POYTHRESS Vern, Ibid., p 43-51

[4]POYTHRESS Vern, Ibid., p 236-246

[5]POYTHRESS Vern, Ibid., p xxii

[6]POYTHRESS Vern, Ibid., p 76-77

[7]POYTHRESS Vern, Ibid., p 52-62

[8]POYTHRESS Vern, Ibid., p 118-128

[9]POYTHRESS Vern, Ibid., p 93-106

[10]POYTHRESS Vern, Ibid., p 83-87

[11]POYTHRESS Vern, Ibid., p 152-162

[12]POYTHRESS Vern, Ibid., p 24-36

[13]POYTHRESS Vern, Ibid., p 142-151

[14]DURAND Emmanuel, Ibid.

 

 

 

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Renaud Genevois est pasteur à l’Église Perspectives de Colmar. Avant cela, il a été enseignant dans des écoles chrétiennes durant plusieurs années. Il a étudié à l’Institut Biblique de Genève et à l’Institut Supérieur Protestant à Guebwiller. Il prépare actuellement un master de théologie à la Faculté Jean Calvin d’Aix-en-Provence. Renaud est allé plusieurs fois en Afrique enseigner dans un institut biblique et former des enseignants chrétiens. Il écrit régulièrement pour le Bon Combat.