Ne confondez pas le bonheur et le plaisir

 

Cet article est extrait du livre de R.C. Sproul, La Sainteté de Dieu (Publications Chrétiennes, 2020), p. 323-325.

 

 

Les Églises presbytériennes ont eu recours au Catéchisme de Westminster pour enseigner les enfants. En voici la première question : « Quelle est la principale raison d’être de l’homme ? » Cette question, qui concerne la responsabilité première de tout être humain, appelle à cette réponse : « La principale raison d’être de l’homme consiste à glorifier Dieu et à communier avec lui pour l’éternité. »

Lorsque j’étais enfant, cette question me posait problème. J’avais du mal à concilier les deux parties de cette réponse, à comprendre le rapport entre le plaisir et la glorification de Dieu. Je me suis rendu compte que sa glorification impliquait un genre d’obéissance à sa loi sainte. Et cela ne m’apparaissait pas très amusant. Je connaissais déjà le conflit qui existait entre mon plaisir et l’obéissance aux commandements de Dieu. Je récitais consciencieusement la bonne réponse même si je ne la saisissais pas vraiment. Je percevais Dieu comme un trouble-fête. Je n’avais pas dans l’idée de vivre principalement en vue de le glorifier. J’imagine que cela donnait aussi un peu de fil à retordre à Adam et Ève.

Quand j’étais jeune, j’avais un grand problème : je ne saisissais pas bien la différence entre le bonheur et le plaisir. J’aimerais pouvoir vous dire que, depuis que je suis devenu adulte, j’ai fait disparaître en moi tout ce qui était de l’enfant. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Il y a des choses de mon enfance qui perdurent dans ma vie d’adulte. J’ai encore du mal à faire la différence entre le bonheur et le plaisir. Intellectuellement, j’y parviens, elle n’a toujours pas atteint mon instinct viscéral.

J’ai commis beaucoup de péchés dans ma vie. Aucun d’eux ne m’a rendu heureux. Aucun ne m’a même procuré un soupçon de bonheur. C’est tout le contraire. Mes péchés m’ont causé beaucoup de malheur. Je m’étonne toujours d’entendre des célébrités déclarer, dans une entrevue accordée à la télévision ou à un magazine, que si c’était à refaire, elles ne changeraient rien à leur vie. Des réflexions aussi insensées me déconcertent. Il y a une foule de choses que j’aimerais pouvoir changer. Il est très possible que, si j’avais une seconde chance, je refasse les mêmes erreurs stupides, mais j’aimerais néanmoins pouvoir me reprendre.

Mes péchés ne m’ont pas procuré le bonheur, mais ils m’ont apporté du plaisir. J’aime avoir du plaisir. Je lui reste très attaché, car il peut s’avérer très amusant. Et les plaisirs ne sont pas tous des péchés. La justice recèle de grands plaisirs. La différence demeure : le péché peut s’avérer très plaisant, mais il ne procure jamais le bonheur.

 

 

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