Paul Washer : « Les Eglises fidèles sont celles qui pratiquent la discipline »

 

Voici un extrait du livre de Paul Washer, Dix accusations contre l’Eglise d’aujourd’hui (pour vous le procurer, c’est ici). Dans cet extrait, Washer revient sur l’importance de la discipline pour la marche d’une Eglise. Selon lui, elle est un gage de fidélité à l’Evangile.

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Frères, si un homme vient à être surpris en faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté.

– Galates 6.1

 

Dans l’Évangile selon Matthieu, on lit ceci :

Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’af- faire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église; et s’il refuse aussi d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain (Mt 18.15-17).

 

La plupart des pasteurs évangéliques américains pourraient arracher cette page de leur Bible sans que cela change leurs habitudes, puisqu’ils négligent complètement ces versets. Bien entendu, personne ne doit arracher des pages de sa Bible, nous devons la prendre en entier ou pas du tout. Tant de pasteurs laissent leur théologie au placard dès qu’ils sortent de leur bureau. Ils parlent de théologie, ils étudient la théologie, mais dès qu’il s’agit de diriger l’Église, ils la remplacent par des moyens charnels.

Je ne suis pas ancien dans mon Église, ce qui me permet de vous dire ce qui suit sans risquer de m’en vanter : notre assemblée pratique la discipline d’Église. J’ai été membre d’une très grande assemblée, fréquentée par un millier de personnes. Les pasteurs de cette assemblée estiment avoir secouru une trentaine de mariages au fil des années, en pratiquant une discipline d’Église pleine d’amour et de compassion. Une discipline qui ne commence pas par l’exclusion, mais par «vous qui êtes spirituels, redressez avec un esprit de douceur».

Certains pourraient rétorquer: «Nous ne pouvons pas pratiquer de discipline d’Église, nous avons trop d’amour pour cela.» Ainsi, vous auriez plus d’amour que Jésus? C’est lui-même qui a commandé une telle pratique!

Vous pourriez aussi dire que cela fait trop de remous, à raison! Est-ce pour cela qu’il n’y a plus guère de différences entre l’Église et la culture ambiante du monde? Nous ne confrontons plus la culture dans laquelle nous vivons. Je ne parle pas d’aller manifester devant Hollywood. C’est en obéissant à Dieu que nous confrontons notre culture! Noé a construit une arche, et ce faisant, a condamné le monde dans lequel il vivait. Pas besoin de sortir les banderoles et d’organiser une marche de protestation. Marchez simple- ment dans l’obéissance, et le monde vous haïra.

«Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère » (Mt 18.15). C’est merveilleux! «Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins » (Mt 18.16). Mes amis, le rôle des témoins n’est pas de prendre votre défense. Ils sont là pour écouter objectivement, et rendre un jugement. Il se peut que vous soyez la personne en tort. Votre frère n’a peut-être pas péché, et vous êtes peut-être coupable d’un excès de critique et de légalisme.

«S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église; et s’il refuse aussi d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain.» En d’autres termes, traitez cet individu comme un étranger et un collecteur d’impôts. Sommes- nous enfin prêts à entendre cela et à le mettre en pratique? Si nous ne commençons pas à obéir à Dieu et ne nous disciplinons pas nous-mêmes, ce sera Dieu qui appliquera cette discipline envers nous. L’heure est peut-être venue pour cela!

Je ne parle pas des hommes critiques, légalistes et haineux, comme nous en connaissons tous. Je pense aux pasteurs, aux anciens, aux responsables qui en ont saisi l’importance et qui ont assez d’amour pour les autres pour risquer leur propre vie. L’enjeu n’est pas pour cette vie seulement, mais pour l’éternité, pour le salut des âmes!

Lisez les livres plus anciens d’hommes comme Spurgeon, et Whitefield, les écrits des puritains et des réformateurs. Ces livres avaient pour objet l’Évangile : ce qu’il est, comment le prêcher, comment conduire une personne à Christ, comment discerner la sincérité d’une conversion, et comment devenir docteur des âmes.

Dans ces domaines, tant d’assemblées ont suivi le chemin de l’Église catholique. Dans cette Église, les bébés sont baptisés et proclamés «chrétiens». L’enfant appartient donc à Rome, et la conversion n’est jamais mentionnée. Pour s’as- surer qu’ils restent dans l’Église, toutes sortes de méthodes qui n’ont rien de biblique sont mises en place. Tant de pasteurs évangéliques font de même. Que ce soit après une conversation de trois minutes, ou une prédication d’une demi-heure (ou plutôt vingt-cinq minutes de petites anec- dotes suivies de cinq minutes d’appel, tel un filet jeté à la mer), chaque message se termine par cette petite prière à prononcer. Discutez encore cinq minutes avec la personne, et elle est déclarée sauvée. Vous passez alors le reste de votre vie à essayer d’en faire un disciple, sans comprendre pourquoi elle ne grandit pas en maturité chrétienne!

Je crois fermement que la formation de disciple est importante. Toutefois, souvenez-vous que l’Église a vécu plus de mille ans sans le faire, sans pratiquer ce que nous appelons le mentorat spirituel et sans utiliser tous les livres qui ont été écrits à ce sujet. Prenez le temps d’y réfléchir. Le mentorat est devenu très en vogue dans les années 1970, et l’est toujours. Nous défendons cette pratique en disant que les Églises qui ne le font pas perdent beaucoup de fidèles. Je ne suis pas d’accord! Les personnes qui quittent la foi ne partent pas par manque de formation, mais parce qu’elles ne sont pas converties. Nous pouvons constater qu’elles ne sont pas converties, car les brebis connaissent la voix de Christ et le suivent (Jn10.3), qu’elles soient dans un groupe de formation de disciples ou non.

Continuons à former des disciples, mais pas dans le but de les empêcher de quitter le troupeau. «Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas des nôtres; car s’ils avaient été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous, mais cela est arrivé afin qu’il soit manifeste que tous ne sont pas des nôtres» (1Jn2.19). Ils ont eu à peine le temps de devenir «des nôtres», car ils n’ont jamais entendu le vrai Évangile, et personne ne s’est soucié de leur âme. Nous dépensons une fortune à faire de la formation de disciple avec des boucs, dans l’espoir d’en faire des brebis. Vous ne pouvez pas apprendre à un bouc comment devenir une brebis. Un bouc ne devient brebis que par l’œuvre surnaturelle de l’Esprit du Dieu tout-puissant.

Avec ma famille, je suis attaché à une Église fidèle, car elle pratique la discipline et parce que j’ai besoin de me placer sous cette discipline. J’ai besoin de l’œil attentif des anciens, et des autres membres qui le prennent au sérieux. Si mes enfants font une profession de foi puis quittent les rails, je veux m’assurer que l’Église aura le souci du salut de leur âme.

Certains d’entre vous se mettraient sûrement très en colère si un pasteur venait vous voir pour vous dire : « Je prie pour ton enfant, et honnêtement, j’ai bien peur qu’il ne soit pas sauvé.» Dans votre colère, vous rallieriez à votre cause un groupe de personnes qui vous aiderait à mettre le pasteur à la porte. Peut-être qu’à la place, vous feriez mieux de dire: «Merci Seigneur, tu as placé à nos côtés un homme de Dieu.»

 

 

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