La republication sur les réseaux sociaux de certains articles de LBC défendant la position dite « complémentarienne » a de nouveau suscité des interrogations chez certains de nos lecteurs qui ne comprennent pas « comment un blog d’une telle qualité peut faire preuve d’autant d’obscurantisme sur ce point ». Nous récusons les accusations d’obscurantisme, bien sûr. Il s’agit pour nous d’affirmer notre position sur une question biblique qui n’est pas isolée et qui a de profondes implications sur notre compréhension de la société.

Ce n’est pas une doctrine fondamentale –nous entendons par là que le salut d’un individu ne dépend pas de son adhésion au complémentarisme. Néanmoins, Nous estimons que c’est une doctrine centrale, pour plusieurs raisons :

(1) Divergences herméneutiques. Notre approche des textes clés de ce débat est caractéristique de notre approche des Ecritures en général. Force est de constater qu’en bien des points, complémentariens et égalitariens ne lisent pas du tout la Bible de la même manière

(2) Divergences ecclésiologiques. Il va de soi que nous n’abordons pas les questions d’organisation de l’Eglise de la même manière et que les paramètres bibliques sont interprétés très différemment en fonction des positions. Certes, chaque situation locale est spécifique, et tous les complémentarismes/égalitatismes ne se valent pas, mais il est souvent très difficile d’harmoniser les deux visions au sein d’une même communauté.

(3) Divergence en matière de lecture de l’histoire de la rédemption. C’est à notre sens la raison la plus marquante. En effet, comme cette série d’articles le souligne, les égalitariens estiment que la rédemption implique une certaine libération de la femme vis-à-vis des carcans traditionnels, tandis que pour les complémentatiens, il s’agit plutôt de les maintenir de manière harmonieuse en tendant vers l’ordre créationnel tel qu’il était avant la chute.

Ces divergences, parmi d’autres, sont significatives, mais elle ne sont pas insurmontables. Elles soulignent par contre le caractère central de cette question qui s’accompagne également d’un débat de société, comme le souligne Matthieu Sanders dans cet excellent article.

Nous comprenons que notre position puisse interpeler nos lecteurs, surtout si leur communauté de foi adhère de manière pratique à l’égalitarisme. Néanmoins, il nous parait important d’exprimer paisiblement notre point de vue et de lister les raisons qui nous interdisent de les suivre dans cette voie.

Pour aller plus loin, lisez les articles de cette série :

1. Qu’est-ce que l’image de Dieu a à voir avec le complémentarisme ? (Gn 1) Comment l’altérité des sexes et la distinction des rôles de l’homme et de la femme qui en découle est déjà suggérée dès le premier chapitre de la Genèse.
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2. Genèse 2 : la création de la femme et la responsabilité de direction de l’homme (Gn 2) L’homme et la femme sont créés égaux quant à l’ontologie, mais différents quant à leurs fonctions.
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3. Comment la chute a-t-elle modifié les relations entre les femmes et les hommes ? (Gn 3) Les effets dramatiques de la chute s’étendent aux relations entre l’homme et la femme et expliquent les situations dysfonctionnelles que nous rencontrons aujourd’hui
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4. Le complémentarisme et l’intertextualité (AT/NT ; Eph 5) Cet article expose la thèse de la série, à savoir que le complémentarisme est systématiquement exprimé par un ensemble de relations intertextuelles avec Gn 1-3
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5. L’homme est-il le « chef » de la femme ? (1 Co 11) Focus sur 1 Co 11.2-16 et ses rapports avec l’ordre créationnel.
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6. « Que les femmes se taisent dans les assemblées ? » —Vraiment ?! (1 Co 14:33b-36) Focus sur 1 Co 11.2-16 et ses rapports avec l’ordre créationnel.
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7. « Je défends à la femme d’enseigner » (1 Tim 2) Focus sur 1 Tim 2.9-15 et ses rapports avec l’ordre créationnel.
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8. La Bible contient-elle des exemples de femmes vouées à diriger le peuple de Dieu ? Analyse de quelques exemples populaires tirées de sections narratives et souvent avancés en faveur de l’égalitarisme
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9. Questions qui reviennent toujours. Quelques-unes des questions récurrentes qui nous sont posées à ce sujet. Article appelé à évoluer.