Une mise au point quant au mariage entre un croyant et un non-croyant

Article de Léger Oke Codjo que nous reproduisons à la suite d’une longue discussion sur les réseaux sociaux. Léger,

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Comme tout sujet qui touche à notre vie sentimentale, la question du mariage entre chrétiens et non-chrétiens peut susciter de nombreuses réactions émotionnelles légitimes ou non. Ce qui suit n’a pas pour but de provoquer ou juger qui que se soit. Seulement de consulter les Écritures pour savoir ce qu’elles ont à nous dire sur ce sujet.

Mon raisonnement s’articulera autour du principe de séparation entre le peuple de Dieu et le reste de l’humanité. Je m’attellerai donc à montrer que l’interdiction qu’avait Israël de s’allier par mariage avec d’autres peuples (Exode 34.15-16 et Deutéronome 7.3-4) est applicable aux chrétiens avant de traiter de la pertinence, dans cette discussion, du principe de séparation énoncé par Paul (2 Corinthiens 6.14-18).

Avant de commencer, j’aimerais lister quelques affirmations que je considère comme acquises et que je ne développerai pas ici :

  • Tout d’abord, mon propos ci-dessous concerne principalement ceux qui ne sont pas encore mariés.
  • J’appelle « péché » tout manquement à glorifier Dieu par nos actions, pensées et motivations (1 Corinthiens 10.30-31).
  • Le mariage a pour but ultime de glorifier Dieu en illustrant la relation entre Christ et son église. (Éphésiens 5.31-32).
  • Le mariage aboutit à une unité qui dépasse tout autre relation humaine (Genèse 2.24).
  • Les principes moraux de l’Ancien Testament doivent être pris en compte dans notre éthique (Matthieu 13.52).

 

1 – L’interdiction faite à Israël nous est applicable

Commençons donc par ce que dit l’Éternel au peuple d’Israël qui est sur le point d’entrer en terre promise.

« Tu ne contracteras point de mariage avec ces peuples, tu ne donneras point tes filles à leurs fils, et tu ne prendras point leurs filles pour tes fils; car ils détourneraient de moi tes fils, qui serviraient d’autres dieux, et la colère de l’Éternel s’enflammerait contre vous: il te détruirait promptement. » – (Deutéronome 7.3-4)

 

On pourra aussi consulter Exode 34.15-16 pour voir que Dieu cherche, par cette interdiction, à préserver son peuple de toute corruption morale. L’Éternel a sauvé Israël de l’esclavage en Égypte comme il l’avait autrefois promis à Abraham afin qu’ils lui appartiennent comme un royaume de prêtres et une nation sainte (Exode 19.6-7).

Il existe des exemples de telles corruptions morales liées aux mariages avec d’autres peuples. Par exemple, le piège orchestré par Balaam (Nombres 25) ou la déchéance du roi Salomon qui se lia à de nombreuses femmes étrangères (1 Rois 11.1-13).

Nous savons que le peuple de Dieu se compose de ceux qu’il a sauvé de l’esclavage au péché. Il nous a mis à part afin de « ne plus nous conduire comme les non-croyants » (Éphésiens 4.17) mais vivre pour la gloire « de celui qui nous a appelé des ténèbres à son admirable lumière » (1 Pierre 2.9). Comme dans le cas d’Israël, le Seigneur veut notre sanctification (1 Thessaloniciens 4.3). Nous nous devons donc de fuir tout ce qui peut constituer pour nous une occasion de chute.

Ne croyons pas être moralement plus forts qu’Israël, Samson ou encore Salomon. En effet, « les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs » (1 Corinthiens 15.33). Je pense donc que le Dieu qui a interdit à son peuple de contracter des mariages avec les autres peuples nous interdit aussi de nous marier avec ceux qui ne lui appartiennent pas.

 

2 – Le principe de séparation s’applique au mariage

« Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l’iniquité? ou qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres? Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial? ou quelle part a le fidèle avec l’infidèle? Quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles? Car nous sommes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l’a dit: J’habiterai et je marcherai au milieu d’eux; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. C’est pourquoi, Sortez du milieu d’eux, Et séparez-vous, dit le Seigneur; Ne touchez pas à ce qui est impur, Et je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, Et vous serez pour moi des fils et des filles, Dit le Seigneur tout-puissant. »
(2 Corinthiens 6.14-18)

Ce passage de 2 Corinthiens 6.14.18 est l’un des textes les plus souvent invoqués par ceux qui s’opposent au principe d’un mariage entre chrétien et non-chrétien. Ce à quoi il est régulièrement objecté que Paul ne fait pas ici référence au mariage.

Je suis parfaitement d’accord : le contexte de ce passage n’est pas la mariage. Cependant, je pense que le principe de séparation énoncé dans ce passage a des implications concrètes sur la question du mariage. On peut discerner plusieurs propositions parallèles que Paul met en contraste dans ce texte :

  • Justice et iniquité (v14)
  • Lumière et ténèbres (v14)
  • Christ et Bélial (v15)
  • Croyant et incroyant (v15)
  • Temple de Dieu et idoles (v16)

A moins de concevoir une réconciliation entre Christ et Bélial, il me semble difficile de donner son approbation à une union aussi forte que le mariage entre un(e) enfant de Dieu et un(e) enfant du diable (cf. 1 Jean 3.10).

Entre les versets 16 et 18, Paul cite des injonctions et promesses que Dieu a adressé à Israël dans l’Ancien Testament (Lévitique 26.11,12; Ésaïe 52.11 et Ézéchiel 20.41 et 2 Samuel 7.14) et les applique aux chrétiens que nous sommes. Ceci vient renforcer le parallèle entre Israël et l’Église tout en confirmant l’idée que Dieu a les mêmes attentes morales envers nous. Bien sûr, il ne s’agit pas de refuser tout lien social avec les non croyants. Jésus était à table avec des pécheurs (Marc 2.15-17) et nous sommes appelés à être le sel de la terre et la lumière du monde (Matthieu 5.16-18).

Il s’agit de comprendre que si dans le mariage l’homme et la femme ne font plus qu’un (Genèse 2.24), une telle relation est inenvisageable pour toute personne qui cherche à glorifier Dieu dans toutes ses choix. Ne perdons pas notre saveur et n’éteignons pas notre lampe pour assouvir nos propres désirs.

 

 

       3 – Pour finir

En fait, les choses sont assez simples. Il existe deux types de personnes, dans ce monde : ceux qui appartiennent à Dieu, et ceux qui appartiennent au diable. Ils vivent dans le même monde mais n’appartiennent pas au même royaume. Nous ne sommes malheureusement pas dans un film hollywoodien où la personne qui transgresse les barrières finit par révolutionner le monde. L’Éternel est ici le seul maître de toute chose et il nous a révélé sa volonté.

Disons-le clairement, se marier à un non-chrétien est un péché. Je conçois la charge émotionnelle que cette affirmation occasionne chez certaines personnes mais je vous prie de ne pas écouter votre vécu ou expérience en lieu et place des Écritures.

Je voudrais appeler mes frères et sœurs à persévérer dans la voie que le Seigneur nous a prescrite. Nous exhorter à ne pas troquer notre sanctification pour la satisfaction de nos désirs du moment. Notre vrai bonheur est en Christ seul et dans une vie consacrée à la manifestation de sa gloire. « Le Seigneur est fidèle, il nous affermira et nous préservera du malin » (1 Thessaloniciens 3.3).

 

 

 

 

 

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