26 raisons de ne pas douter de l’historicité de Jésus !

Article de James Bishop, initialement publié sur son blog le 8 janvier 2015. Nous en publions la traduction sans modification, bien que nous ne soyons pas pleinement convaincu par les arguments qu’il tire d’une potentielle priorité marcéenne (en particulier l’argument 22). De notre point de vue, la force de cet article est de faire entrer en dialogue des spécialistes de tout bord qui affirment unanimement l’existence historique de Jésus Christ et la véracité d’éléments fondamentaux des récits évangéliques. Traduction : Elodie Meribault.

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1- Rien ne prouve le contraire

Si Jésus n’était pas un personnage historique authentique, un groupe anti-chrétien l’aurait déjà démontré depuis bien longtemps. En fait, les juifs constituaient le groupe le plus hostile à Jésus et au christianisme primitif ; ils ont pourtant démontré l’existence de Jésus en accusant les disciples d’avoir dérobé son corps dans le tombeau (cf. Matthieu 28:13 ; Justin Martyr, Dialogue avec Tryphon ; Tertullien, De Spectaculis).

Plus tardivement, le Talmud constitue lui aussi une référence hostile à Jésus, l’accusant d’être un traître cherchant à égarer le peuple d’Israël. Les adversaires les plus virulents du christianisme n’auraient eu qu’à prouver que Jésus n’était rien d’autre que le fruit l’imagination des premiers chrétiens, et c’en eût été fini du christianisme — mais cela ne s’est jamais produit.

Prenez par exemple la polémique autour du tombeau vide. Dans In the Fullness of Time, Paul Maier écrit :

« L’opposition juive et les chrétiens s’accordaient sur le fait que le tombeau était vide ; les Juifs n’y voyaient tout simplement rien de surnaturel. Une telle affirmation de la part d’une source hostile est la plus tangible des preuves. »

 

Demandons-nous, en effet, pour quelle raison les Juifs tenteraient-ils d’expliquer le tombeau vide de Jésus s’il n’y avait de toute façon pas de Jésus ? Cela montre bien qu’il a existé. Paul Maier continue en disant : « Vous pouvez douter du fait qu’il soit réellement le fils de Dieu, vous pouvez douter des aspects surnaturels de sa vie, mais quant à son existence historique, aucune preuve ne la contredit — au contraire, toutes la démontrent. »

 

2- Selon les spécialistes, les preuves sont convaincantes

La majorité des spécialistes modernes du Nouveau Testament, de la Bible, de l’Histoire et du christianisme primitif, toutes cultures et croyances confondues, affirme d’une voix unanime que Jésus a bel et bien existé. Les débats ne manquent pas sur ce qu’il est possible de savoir à propos de Jésus, mais ce n’est pas notre sujet ici. Comme l’a un jour noté le Pr. Bultmann, Professeur de Nouveau Testament :

« Il est évident que les doutes concernant l’existence de Jésus sont infondés et ne peuvent souffrir aucune forme de réfutation. Aucune personne saine d’esprit ne peut douter du fait que Jésus est un pilier d’un mouvement historique dont la première période distinctive est représentée par la première communauté palestinienne. »

 

Paul Maier, ex-professeur d’Histoire Antique affirme que « Toutes ces preuves sont si écrasantes, si absolues, que seul le plus simple des simples d’esprit oserait douter de l’existence de Jésus. »

Par ailleurs, Craig Evans, largement connu pour ses écrits sur l’historicité de Jésus, estime « qu’aucun historien sérieux, quelle que soit sa religion s’il en a une, ne peut douter du fait que Jésus de Nazareth a réellement vécu au premier siècle et a été exécuté sous l’autorité de Ponce Pilate, gouverneur de Judée et de Samarie. »

Bart Ehrman, sceptique notoire et spécialiste du Nouveau Testament (assurément peu friand du christianisme) déclare que « ces positions (c’est-à-dire, l’idée que Jésus n’a jamais existé) sont si extrêmes  et si peu convaincantes pour 99,9% des véritables spécialistes que quiconque la prônerait aurait autant de chances de trouver une place de professeur dans structure d’enseignement théologique bien établie qu’un défenseur du créationnisme terre-jeune d’atterrir dans une université de biologie de renom. »

L’historien Michael Grant, affirme : « En résumé, les méthodes de critique modernes ne peuvent abonder dans le sens de la thèse mythiste. Cette thèse a été inlassablement étudiée et réfutée par des experts de premier ordre. »

Selon Richard Burridge, la question de la réalité historique de Jésus ne se pose même plus : « Croyez-moi, je ne connais plus aucun critique digne de ce nom qui ose dire que Jésus n’a pas existé. »

 

3- La crucifixion de Jésus est historiquement avérée

Bien des sources indépendantes attestent la crucifixion de Jésus. Elles sont à vrai dire si nombreuses que la mort de Jésus sur la croix est indubitable. Les quatre évangiles canoniques (Matthieu, Marc, Luc et Jean) témoignent tous de ce fait.

Sérapion fait lui aussi mention, dans sa lettre, de la crucifixion du « roi sage ». Flavius Josèphe fait référence quant à lui à la crucifixion de Jésus de manière limpide dans ses écrits datant du premier siècle : « Et ainsi Pilate, sur la suggestion d’hommes importants de notre peuple, l’a condamné à la croix. » Au IIème siècle, Tacite faisait référence à la mort de Jésus dans son ouvrage Annales. Les commentateurs Eddy et Boyd affirment qu’il est à présent « clairement établi » que Tacite fournit est une source non-chrétienne attestant de la crucifixion de Jésus.

Plus tard, le Talmud dit la chose suivante : « La veille de Pâques, on a pendu Yeshu (Jésus) ». Les pères de l’Église tels Ignace d’Antioche et Polycarpe croyaient unanimement que Jésus avait été crucifié sur une croix.

Aucun historien sérieux ne nie la crucifixion de Jésus. John Crossan, fondateur du Jesus Seminar déclare que « le fait qu’il a été crucifié est plus avéré qu’aucun fait historique ne le sera jamais. »

Selon Gerd Lüdemann, athée spécialiste du Nouveau Testament, « la mort de Jésus, conséquence d’une crucifixion est absolument indiscutable. »

 

4- Les sources évangéliques

Cela ne consiste pas en une, mais en quatre raisons d’accepter l’existence historique de Jésus, puisque chacun des évangiles contient, dans une certaine mesure, différentes traditions de la vie de Jésus. Les sources des évangiles s’harmonisent.

Les évangiles représentent nos sources d’information les plus fiables en ce qui concerne les trois ans de ministère de Jésus. Ils sont généralement classés dans la catégorie des biographies gréco-romaines, comme l’indique le professeur Graham Stanton de l’Université de Cambridge : « Je pense qu’il est aujourd’hui impossible de nier le fait que les évangiles constituent une sorte de sous-genre des anciens genres littéraires sur les ‘vies’, autrement dit, des biographies. »

Tous les évangiles ont indéniablement pour base un personnage historique, lequel est, de toute évidence, Jésus. De fait, iI existe des sources derrière ces évangiles (j’en parlerai plus en détails ci-dessous). Marc est par exemple la source la plus ancienne ; Luc et Matthieu viennent après. Luc et Matthieu utilisent Marc comme source de leur contenu mais semblent également consulter une autre source inconnue dont on a perdu la trace ; on l’appelle source Q (elle aurait contenu des paroles de Jésus) ; on suppose également que Matthieu utilise une autre source, appelée source M [1].

Il en va de même pour l’évangile de Luc : certains pensent qu’il avait accès à des documents particuliers, appelés L. L’Evangile de Jean est le dernier (environ 90 — 95 après J.C.), et est totalement unique en ce qui concerne les paroles de Jésus et les événements liés à son ministère. C’est d’ailleurs ce qui a poussé Bart Ehrman à affirmer la chose suivante :

« Nous disposons d’une grande quantité de récits indépendants de la vie de Jésus derrière les évangiles et les écrits de Paul — des sources qui nous ont permis de définir la langue natale de Jésus comme étant l’araméen, et qui sont datées d’à peine un ou deux ans après sa mort…  Disposer de telles sources historiques sur un personnage de cette époque est tout simplement stupéfiant. »

 

5- La volonté de souffrir et mourir pour Jésus

Jim Wallace, inspecteur de la police criminelle, a analysé certains aspects de la souffrance et de la mort dans la vie des disciples et en a conclu la chose suivante : « Mon métier d’inspecteur m’a appris une chose essentielle : les motifs de meurtre (ou de crime, ou de péché, dans notre cas) ne sont en vérité qu’au nombre de trois. Tous les crimes sont motivés par l’appât du gain, la convoitise sexuelle (ou le désir relationnel) ou la poursuite du pouvoir. » Si tel est le cas, nous pouvons appliquer ces critères aux disciples.

Nous pouvons d’ores et déjà disqualifier la convoitise sexuelle (s’il y a bien une chose contre laquelle Jésus nous a fermement mis en garde, c’est bien la convoitise sexuelle, voir Mt 5.28), de même que l’appât du gain puisque les disciples touchés par Jésus ont voyagé pauvres avant et après sa mort ; ils ont vécu dans l’indigence jusqu’à la fin. Nous savons également que Jésus a enseigné que la richesse, si elle est mal employée et idolâtrée, peut nous empêcher d’hériter la vie éternelle (Mt 19.24). Nous avons donc écarté les deux premiers motifs — qu’en est-il du troisième ? Les disciples recherchaient-ils le pouvoir ?

C’est peu probable. Premièrement, les apôtres étaient largement méprisés par leurs coreligionnaires Juifs du fait de leur rôle de leader dans la communauté chrétienne primitive. Mentir sur leur témoignage afin de gagner le respect et l’admiration de la société qu’ils essayaient de convertir aurait de toute évidence été une méthode infructueuse.

Deuxièmement, la plupart des disciples (y compris Paul) ainsi que les chrétiens primitifs n’ont eu pour tout gain que l’opprobre qui a mis leurs vies en péril, parfois même, pour plusieurs d’entre eux, qui les a conduit à la mort. Pour autant, ce n’était guère une surprise : ils savaient que leur témoignage était justement ce qui les empêchait de mettre fin à leur propre martyre.

Enfin, il était clair que les apôtres étaient poursuivis et maltraités ; les Actes et les épîtres décrivent par ailleurs les efforts déployés pour éviter la prison. Les apôtres n’ont eu de cesse de s’échapper de prison afin de continuer leur ministère de témoins oculaires. Les récits du Nouveau Testament décrivent des hommes téméraires, accomplissant leur ministère tout en évitant, autant que possible, d’être arrêtés.

En conclusion, considérant leurs efforts, il semble évident que les disciples n’espéraient aucun pouvoir. Ils sont morts en raison de l’adhésion à leur message, le message provenant du Christ ressuscité. C’aurait été difficilement le cas si Jésus n’avait jamais existé. Jim Wallace conclut :

« Plus j’examine leurs motivations et les conséquences du ministère des apôtres, plus prends conscience de ce que leur martyre est l’une des preuves les plus convaincantes de la véracité de leur témoignage. »

 

6- L’approche des « faits minimaux »

C’est à Gary Habermas que nous devons cette approche. Ce spécialiste du Nouveau Testament a passé au crible quelque 3 400 articles sur le Nouveau Testament rédigés depuis le milieu du XXème siècle jusqu’à aujourd’hui. Il écrit la chose suivante :

« Ma bibliographie compte (pour l’instant) près de 3 400 sources publiées en français, allemand, ou anglais. J’ai commencé par lire et cataloguer la majorité de ces publications en fonction des auteurs de référence, des positions, des sujets, etc. J’y ai mêlé des auteurs faisant autorité et d’autres totalement inconnus, sur un spectre s’étendant du scepticisme au libéralisme en passant par le conservatisme. »

 

Si cette étude est si remarquable c’est parce qu’elle lui permet de présenter quatre faits fondamentaux concernant Jésus sur lesquels tous les spécialistes (disons, 99,9% d’entre eux) s’accordent :

  • Jésus a été crucifié.
  • Jésus a été enseveli dans un tombeau.
  • Trois jours plus tard, le tombeau a été trouvé vide.
  • Les disciples ainsi que les incrédules Paul et Jacques ont rencontré Jésus ressuscité.

Ces quatre faits sont tous acceptés par la majorité des historiens spécialistes du sujet ; seule ombre au tableau, le point 3, accepté par environ 75% d’entre eux, ce qui n’en reste pas moins la majorité. Cela suggère que les preuves historiques concernant Jésus sont hautement convaincantes.

 

7- Les crédos

Les crédos sont d’une importance capitale pour les historiens parce qu’ils précèdent généralement de loin les textes qui nous apprennent leur existence. Nous découvrons alors que le Nouveau Testament en contient de nombreux. Nous y trouvons en effet des crédos, des hymnes et des formulations datant de l’Église primitive (1 Cor 15.3-8, Ph 2.5-11, Rm 10.9, etc.). Mais le principe le plus important est celui qui est discuté dans 1 Cor 15.3-8.

Dans ce passage, Paul nous dit que Jésus est apparu à Pierre, puis au cercle proche des disciples de Jésus appelé « les douze » ; il est ensuite apparu à 500 disciples en même temps, à son petit frère Jacques (lequel, à ce moment-là, n’était apparemment pas croyant), puis aux apôtres. Paul déclare finalement « il m’est apparu à moi aussi ». Paul, à ce moment-là, persécutait toujours les premiers chrétiens (1 Cor 15.5-8).

Au vu de la date à laquelle paraît cette information de Paul et sa connaissance personnelle des personnes dont il est fait mention, ces apparitions ne peuvent pas être considérées comme une vague légende sur un personnage historique inexistant.

Mais le plus important concernant ce credo d’1 Cor 15.3-5 est que Paul cite d’anciens propos qu’il a lui-même reçu et qui remontent à une période d’environ cinq ans après la crucifixion. James Dunn, spécialiste du Nouveau Testament, fait même remonter ce crédo à environ 18 mois après la mort de Jésus.

En substance, ce crédo est une base solide pour prouver l’historicité de Jésus, puisque ces sources précèdent les évangiles et toute autre épître paulinienne ou littérature néotestamentaire plus largement. Certains, comme dans le cas d’1 Cor 15 par exemple, datent même de cinq ans après la mort de Jésus.

 

8- Le laps de temps négligeable

Un consensus contemporain situe la rédaction des quatre évangiles entre 35 ans (pour Marc) et 60 ans (pour Jean) après la vie de Jésus. Ces écrits sont survenus relativement tôt, au regard des standards historiques, comme le fait remarquer Mike Licona : « Un délai de soixante ou soixante-dix ans entre des faits historiques et leur rédaction est plutôt court, comparé à ceux des sources dont disposent les historiens concernant d’autres biographies datant de la même époque. »

Fait intéressant : nos informations concernant Alexandre le Grand nous viennent d’un historien antique de premier ordre, Plutarque. Cependant, la source la plus ancienne le concernant utilisée par les historiens modernes date de plus de 260 ans après sa mort ; la source la plus fiable, près de 370 ans plus tard. Notre évangile de Marc, comparé à une telle échelle, est très apprécié des historiens.

De plus, cette courte période de temps permettait aux événements marquants du ministère de Jésus (miracles, exorcismes, prophéties, mort, résurrection, etc.) d’être encore frais dans la pensée des témoins oculaires que les auteurs des évangiles ont consulté. Pour beaucoup, le 11 septembre 2001 est un événement tragique. Puisque cet événement a eu de l’impact, nous sommes en mesure de nous rappeler certains détails (était-ce arrivé de nuit ou de jour ? Par beau temps ou par mauvais temps ? Les décombres et la fumée ont-ils eu des conséquences particulières ? Quelles ont été les réactions de ceux qui ont assisté au drame ? etc.). Si nous sommes capables de nous souvenir de ces détails, les disciples pouvaient également se rappeler les choses extraordinaires accomplies et dites par Jésus, parce qu’ils en avaient été témoins.

 

9- Le développement du christianisme primitif

Si Jésus n’avait pas existé, le christianisme n’existerait pas. En fait, nous pourrions dire que si Jésus n’était pas sorti du tombeau, les disciples, ainsi que Paul et Jacques, n’auraient pas vu leurs vies bouleversées mais auraient demeuré dans leurs normes juives ; ils n’auraient pas été prêts à souffrir et ne seraient pas morts en martyrs (pour quelques-uns d’entre eux tout du moins.) Si Jésus n’avait pas existé, s’il n’était pas apparu à Paul, nous n’aurions pas le récit de sa conversion malgré le fait qu’il persécutait les chrétiens au temps de l’Église du premier siècle.

Les évangiles nous disent que la famille de Jésus le pensait fou (Mc 3.21) et que même ses frères ne croyaient pas en lui (Jn 7.5). Mais Jésus a ressuscité des morts et est apparu à Jacques ; ce même Jacques qui a fini par diriger l’Église et par être tué pour cela (Antiquités juives 20 v.9). Si Jésus n’avait pas existé comment aurait-il pu être responsable de la transformation de ces hommes ?

En outre, c’est bien parce que Jésus est apparu aux autres 500 disciples, comme l’a mentionné Paul (1 Cor 15), que l’Eglise s’est si rapidement accrue, et que l’Évangile a été si rapidement répandu. Pour N.T Wright : « C’est la raison pour laquelle, en tant qu’historien, je ne peux expliquer le développement du christianisme autrement que par la résurrection de Jésus, qui a laissé derrière lui un tombeau vide. »

 

10- Les épîtres de l’apôtre Paul

Nous avons a dispositions plusieurs écrits de Paul et certain d’entre eux précèdent les évangiles de près de 20 ans (c’est-à-dire, si l’on accepte que les évangiles ont été écrits au plus tard dans les années 70 après J.C). Paul replace Jésus dans un contexte historique, dans 1 Cor 15.4 par exemple. Dans cette lettre nous lisons que Jésus « a été enseveli et il s’est réveillé le troisième jour ». Paul place Jésus dans un tombeau (enseveli), lequel a été trouvé vide (comme cela est indiqué dans les évangiles). L’existence de Jésus, la crucifixion et la résurrection sont affirmées tout au long des lettres sincères et dignes de foi de Paul.

 

11- Paul a rencontré Jacques, le frère de Jésus et Pierre, son disciple

Paul a écrit : « Trois ans plus tard, je suis monté à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas, et j’ai demeuré quinze jours chez lui. Mais je n’ai vu aucun autre des apôtres, sinon Jacques, le frère du Seigneur. » (Gal 1.18-20)

Paul déclare avoir rencontré Jacques, le frère de Jésus, ainsi que Pierre, le disciple de Jésus. Paul ne nous indique pas le contenu de leurs conversations mais il est évident qu’ils ont évoqué les événements du ministère de Jésus ainsi que les apparitions surnaturelles dont ils ont été les destinataires après sa crucifixion. Qui, mieux que Pierre et Jacques pouvaient connaître l’existence de Jésus ? Bien entendu, en se séparant, personne ne doutait de la venue terrestre de Jésus.

 

12- Paul connaissait bien les paroles de Jésus

Par trois fois, Paul a montré dans ses lettres qu’il connaissait bien les paroles de Jésus (1 Cor 7.10 ; 9.14 ; 11.1-2, 20-25). Paul indique également qu’il savait que le personnage de Jésus était doux et bienveillant (2 Cor 10:1) et qu’il avait soit grandi dans une famille pauvre, soit vécu dans la pauvreté, soit les deux (2 Cor 8.9). Comme le dit Paul Barnett, spécialiste du Nouveau Testament : « Il n’y a aucun doute sur le fait que Paul en savait beaucoup, avant d’être un disciple et même après, sur le personnage de Jésus. »

Cela donne du crédit à notre affirmation : Jésus a existé — selon Paul, au moins. Qui voudrait affirmer que Jésus n’a jamais existé aurait alors à expliquer comment Paul connaissait les événements cités (et environ 27 autres faits) de la vie de Jésus. Il faudrait du reste parvenir à démontrer que l’on avait fait croire à Paul quantité de mensonges sur un faux personnage historique, Jésus.

 

13- Paul connaissait les préceptes de Jésus

Dans 1 Cor 11:24, Paul écrit à propos de Jésus : « Après avoir rendu grâce, il le rompit et dit : ‘C’est mon corps, qui est pour vous ; faites ceci en mémoire de moi.’ » Il est plus qu’évident que Paul connaissait les traditions laissées par Jésus qui nous sont rappelées dans nos évangiles. (Mc 14.22 ; Mt 26.26 ; Lc 22.19).

Après tout, les préceptes n’apparaissent pas comme par enchantement ; ils sont basés sur des faits historiques. En substance, Jésus a dit et fait ce que Paul dit qu’il a dit et fait — ce précepte est également attesté par les récits des évangiles, ce qui ne fait que renforcer sa valeur historique et sa véracité.

 

14- Luc mentionne d’autres récits

Lorsque Luc a commencé à écrire son évangile, il a déclaré que d’autres avant lui avaient compilé des récits sur les actes de Jésus. Luc écrivait à un homme nommé Théophile, une personne qu’il essayait visiblement d’impressionner au vu de l’emploi d’une forme particulièrement soignée de grec koïnè (Luc 1). Luc tient visiblement à faire forte impression.

Si tel est le cas, il aurait bien tort de faire d’un personnage historique fictionnel et imaginaire la raison même de son ouvrage. Un tel acte aurait très certainement été découvert et Luc aurait été humilié et discrédité en tant qu’historien.

D’autre part, il semble peu probable que Luc ait menti à propos des autres personnes ayant écrit sur Jésus, bien que ces écrits soient aujourd’hui introuvables. Cet homme nommé Théophile avait, quant à lui, très certainement accès à ces récits écrits à propos de Jésus ; il connaissait aussi probablement d’autres personnes ayant écrit sur lui.

L’idée que Luc puisse mentir dans cet ouvrage est tout simplement inconcevable. D’aucuns pensent par ailleurs que Luc s’est appuyé sur d’autres ouvrages : la source Q, par exemple, qui serait un ensemble de témoignages oraux et écrits ; ce n’est pour l’instant qu’une conjecture.

 

15- La vague historique

On s’attendrait à ce que l’histoire soit riche d’informations sur personnage tel que Jésus, qui aurait accompli de si grand miracles et laissé derrière lui une telle renommée. C’est tout à fait le cas, selon Jim Wallace, car on trouve :

Les évangiles de l’enfance. Le canon ne nous en dit que bien peu sur l’enfance de Jésus, excepté le fait qu’il apprenait déjà dans le temple à l’âge de douze ans (Lc 2 .41-52). Les évangiles reprennent ensuite le récit au début de son ministère, soit à ses trente ans. Autrement dit, ils sont silencieux sur la période 12‑30 ans de la vie de Jésus, période que l’on appelle souvent la vie cachée de Jésus. Ce silence a conduit à de nombreuses élucubrations quant aux événements survenus pendant ce laps de temps ; des fantasmes que l’on retrouve dans le protévangile de Jacques et l’évangile de l’enfance selon Thomas.

Les évangiles des Juifs. Beaucoup de Juifs se sont convertis pendant l’ère des premiers chrétiens ; ils ont cependant conservé une forte identité juive. En conséquence, ces groupes gardaient et faisaient respecter la loi mosaïque ; leur évangile reflétait ce fait. «L’évangile des Ébionites », « l’évangile des Hébreux » et « l’évangile des Nazaréens » sont des textes à l’image de ces groupes. Aucun de ces écrits n’a survécu, mais les Pères de l’Église du premier siècle y font référence dans certaines lettres, critiquant leur théologie et leur manière de représenter la vie de Jésus.

Les logia. «L’évangile selon Thomas », non-canonique, en est un parfait exemple ; il s’agit d’un recueil des paroles attribuées à Jésus.

Les évangiles de la Passion. Certains des documents retrouvés se concentrent tout particulièrement sur le procès, la crucifixion et la résurrection de Jésus. C’est le cas par exemple de « l’évangile de Barthélemy ».

Les écrits gnostiques. Ces évangiles apparaissent souvent très tôt dans l’histoire, car ces groupes existaient déjà et étaient bien développés avant même la naissance de Jésus. Bon nombre de groupes gnostiques ont tout simplement récupéré les récits concernant Jésus afin de les utiliser à leurs propres fins. De nombreux documents de ces écrits gnostiques représentaient Jésus au travers d’une série de dialogues contenant des messages cachés à destination des quelques croyants faisant partie de la secte.

 

16- Josèphe fait référence à Jésus deux fois

Le célèbre historien et écrivain du premier siècle Flavius Josèphe a affirmé que Jacques, le frère de Jésus, a souffert en martyr. Dans Antiquités juives, 20 v.9 (écrit en 95 après J.C), Josèphe écrit : « il traduisit devant lui Jacques, frère de Jésus appelé le Christ, et certains autres, en les accusant d’avoir transgressé la loi, et il les fit lapider. »

Avant d’examiner la prochaine référence (qui est, pour beaucoup, moins fiable) il nous faut noter que la présente référence est, selon Louis Feldman, spécialiste des écrits de Josèphe, « pratiquement universellement reconnue », et ainsi, au-dessus de toute discussion. Ce texte de Josèphe est donc une référence légitime au Jésus historique ainsi qu’à son frère.

L’autre référence dont nous disposons dans le Testimonium Flavianum parle de Jésus d’une manière dont un Juif tel que Josèphe, qui était particulièrement hostile à Jésus ou au christianisme en général, n’aurait pas pu le faire. Cela a tout naturellement conduit les spécialistes à douter de son authenticité ; ils en ont donc conclu qu’il s’agissait ici d’une interpolation d’origine chrétienne.

Tous s’accordent cependant sur le fait que Josèphe a parlé de Jésus dans son texte original, avant que ne paraisse une copie altérée. Alice Whealey, dans son ouvrage Josephus on Jesus, prend le parti de dire que la majorité des spécialistes modernes considèrent ce document comme partiellement authentique, malgré le fait qu’il y existe des interpolations chrétiennes plus qu’évidentes.

Nous pouvons dire avec certitude que Josèphe a mentionné le Jésus historique deux fois, et ce 60 ans seulement après sa mort. C’est ici une belle preuve historique d’une source indépendante, écrite par un historien sérieux du premier siècle.

 

17- Tacite mentionne Jésus

Tacite, tout comme Josèphe et Suétone est un historien de renom a beaucoup à nous apprendre. Tacite parle de Jésus, de Ponce Pilate, de l’exécution de Jésus et de l’existence de chrétiens à Rome dans son dernier ouvrage, Annales, écrit en 116 après J.C. Dans Annales, Tacite écrit :

« Le nom de ‘chrétiens’ leur vient de Christ, qui, sous Tibère, fut livré au supplice par le procurateur Ponce Pilate. »

 

Bien que des débats existent concernant la raison pour laquelle Tacite mentionne Jésus sous le nom de « Christ », il est admis par tous que la référence est légitime. Comme Josèphe, Tacite continue en écrivant sur Pilate (le gouverneur ayant jugé Jésus). Le plus important ici est que Jésus est mentionné par une source indépendante et hostile, 85 ans après son existence. Deux anciens historiens antiques de poids font donc mention de Jésus.

18- Suétone mentionne Jésus

Suétone, un autre historien antique, fait référence à Jésus et aux premiers chrétiens dans son ouvrage Vies des douze Césars (121 après J.C). Il y écrit : « Il chassa de la ville les Juifs qui se soulevaient sans cesse à l’instigation d’un certain Chrestus. »

Louis H. Feldman déclare dans son ouvrage, The Jewish Life and Thought among Greeks and Romans, que la plupart des scolastiques émettent l’hypothèse qu’il est bien ici question de Jésus et que les troubles mentionnés étaient dus au développement du christianisme à Rome. Robert Van Voorst, Professeur de Nouveau Testament, déclare que les experts s’accordent « quasi-unanimement » sur le fait que « Chrestus » est bien une référence à Christ. (Van Voorst, Jesus, 2000. pp 31-32).

Tout l’enjeu se trouve dans le fait de savoir si Suétone atteste lui-même de l’existence de Christ ou s’il se contente de relayer des informations qu’il a héritées. Dans un cas comme dans l’autre, cela montre bien que personne, dans l’histoire ancienne, ne doutait que Jésus ait existé.

 

19- Sérapion et Pline mentionnent Jésus

Sérapion était un philosophe stoïque de la province romaine de Syrie. Dans une lettre écrite de sa main, il fait allusion à Jésus. On estime que la lettre a été écrite entre 73 et 200 après J.C. Selon Van Voorst, la plupart des scolastiques situe cette lettre peu après 73 après J.C, mais d’autres sont en faveur d’une rédaction plus tardive. On sait cependant que la lettre était destinée au fils de Sérapion. Elle contient le passage suivant :

« Quel bénéfice les Athéniens ont-ils tiré de la mise à mort de Socrate, vu qu’ils ont reçu comme rétribution la famine et la peste ? Ou les habitants de Samos en brûlant Pythagore, vu qu’en une heure tout leur pays a été couvert de sable ? Ou les Juifs du meurtre de leur roi sage, vu que de ce moment même ils ont été privés de leur royaume ? Car Dieu a vengé avec justice la sagesse des trois : les Athéniens sont morts de famine ; les habitants de Samos ont été irrémédiablement recouverts par la mer ; et les Juifs, livrés à la désolation, expulsés de leur royaume, sont dispersés dans tous les pays. Socrate n’est pas mort, grâce à Platon ; Pythagore non plus, grâce à la statue d’Héra ; et le roi sage non plus, grâce aux nouvelles lois qu’il a établies. »

 

Pour Van Voorst il est incontestable que la référence à l’exécution du roi des Juifs évoque la mort de Jésus. Bruce Chilton, expert du christianisme primitif et du judaïsme, déclare cette expression de Mara Bar Serapion est à lier avec l’inscription placée sur la croix de Jésus lors de sa crucifixion, comme l’atteste l’évangile de Marc (15.26). D’autre part, Sérapion parle des « nouvelles lois », lesquelles se réfèrent probablement à la résurrection de Jésus après sa crucifixion. Le fait que Sérapion croie ou non en Jésus ne fait aucune différence.

De plus, Pline, gouverneur romain de Bithynie et du Pont (actuelle Turquie), a écrit une lettre (Epistulae X.96) à l’empereur Trajan autour des années 112 après J.C, en lui demandant conseil sur les moyens de gérer les chrétiens. Pline écrivait :

« D’ailleurs, ils affirmaient que toute leur faute ou leur erreur s’était bornée à avoir l’habitude de se réunir à jour fixe avant le lever du soleil, de chanter entre eux alternativement un hymne au Christ comme à un dieu, de s’engager par serment non à perpétrer quelque crime mais à ne commettre ni vol ni brigandage ni adultère, à ne pas manquer à la parole donnée, (…) ; ces rites accomplis, ils avaient l’habitude de se séparer, et de se réunir encore pour prendre leur nourriture qui, quoiqu’on dise, est ordinaire et innocente; (…). »

 

L’authenticité du passage est acceptée ; Van Voorst remarque que « le style correspond à celui des autres lettres » contenues dans le même livre, et que « les lettres étaient déjà connues du temps de Tertullien (196-212 après J.C). » Plus important encore, le témoignage de Pline atteste que des chrétiens mouraient pour leur foi. Cela ne serait certainement pas arrivé si Jésus n’avait pas existé, le plus probable est que ces chrétiens croyaient à l’historicité de Jésus et q celle de son œuvre.

Une fois de plus, ni Pline ni Sérapion ne doutaient de l’existence de Jésus. En fait, ils étaient sûrs qu’il avait existé. Plus nous examinons les preuves historiques, plus la non-existence de Jésus paraît être une conspiration moderne.

 

20- Clément de Rome a écrit sur l’existence de Jésus

Clément a subi le martyr en 98 après J.C pour avoir cru en Jésus et avoir voulu partager sa foi au plus grand nombre. Il confirme le ministère des disciples et quelques aspects du christianisme primitif :

« Les Apôtres nous ont annoncé la bonne nouvelle de la part de Jésus-Christ. Jésus-Christ a été envoyé par Dieu. Le Christ vient donc de Dieu et les Apôtres du Christ. Cette double mission elle-même, avec son ordre, vient donc de la volonté de Dieu. Munis des instructions de Notre Seigneur Jésus-Christ, pleinement convaincus par sa résurrection, et affermis dans leur foi en la parole de Dieu, les Apôtres allaient, tout remplis de l’assurance que donne le Saint-Esprit, annoncer partout la bonne nouvelle de la venue du Royaume des cieux. À travers les campagnes et les villes, ils proclamaient la parole, et c’est ainsi qu’ils prirent leurs prémices ; et après avoir éprouvé quel était leur esprit, ils les établirent évêques et diacres des futurs croyants. » (Épître de Clément aux Corinthiens, XLII,1.)

 

Clément affirme l’existence de Jésus de manière plutôt claire. Clément est d’autant plus crédible que Tertullien et Jérôme racontent que Clément a été ordonné personnellement par Pierre. Il était donc un disciple de Pierre. Pierre étant un disciple de Jésus, ils avaient accès à un témoignage qui semble fiable.

Par conséquent, Clément de Rome a été persécuté pour sa foi en un Jésus ressuscité d’entre les morts. Il est bien impensable de supporter de pareilles choses pour un personnage imaginaire.

 

21- Ignace d’Antioche a écrit sur Jésus

Ignace était évêque d’Antioche, et nous savons qu’il avait été nommé à ce poste par Pierre, de qui il était le disciple. On suppose également qu’il était disciple de Paul et de Jean, et qu’il a été plus tard arrêté par les romains et exécuté autour des années 100 après J.C. Ignace, tout comme Clément de Rome, a beaucoup écrit sur le personnage de Jésus dans ses lettres aux Tralliens, aux Smyrniotes et Magnésiens.

Autre point important : Théodoret déclare qu’Ignace était personnellement recommandé par Pierre à Antioche (cela implique, comme pour Clément, qu’il ait développé des relations avec un des disciple initiaux afin d’avoir à sa disposition un témoignage). Nous savons d’autre part que Jean Chrysostome met l’accent sur la condition honorable d’Ignace, sur la base du fait qu’il avait reçu une dédicace personnelle de la part des apôtres.

Bien que son témoignage l’ait finalement conduit à la mort, Ignace était inflexible au sujet des choses desquelles il avait été témoin. Les lettres qu’il a écrites en prison ont fortifié les chrétiens du premier siècle. Ignace n’a jamais renié sa foi, même menacé de mort. Voilà bien une chose que quelqu’un ne ferait jamais pour un personnage historique imaginaire.

 

22- Le document hypothétique Q

On s’accorde généralement sur le fait que les évangiles ont consulté d’autres sources, qui n’ont peut-être pas existé, ou qui n’existent plus aujourd’hui. L’évangile de Matthieu et de Luc par exemple ont consulté l’évangile de Marc (toutefois, voir notre note 1), mais la critique textuelle nous permet de déterminer que Matthieu et Luc ont également consulté une source additionnelle qui n’existe plus aujourd’hui. Elle est appelée Source Q [2]. On suppose qu’elle contenait des paroles de Jésus, que l’on retrouve donc dans Matthieu et dans Luc.

La source Q semble être plus précise au sujet des débuts de la vie de Jésus. Les experts estiment qu’elle date d’avant l’évangile de Marc. Certains spécialistes supposent que ce document date des années 40 après J.C, tandis que d’autres leur préfèrent les années 50 ; d’autres enfin, penchent en faveur des années 30 parce que l’on y trouvait six discours sur la sagesse. Luc (qui aurait consulté la source Q) écrit que « beaucoup ont entrepris de composer un récit des faits qui se sont accomplis parmi nous… » (Lc 1.1-4). Il est fort possible que la source Q soit l’un de ces documents.

 

23- Le matériel unique de Luc (source L)

Les spécialistes ont suggéré que l’auteur de l’évangile de Luc aurait consulté un autre document-source, nommé matériel unique de Luc, dit « L ». Cela est dû au fait que certaines paraboles — le fils prodigue, le bon Samaritain, par exemple — se trouvent uniquement dans l’évangile de Luc. On pense également que la source L contenait des témoignages oraux ou écrits sur Jésus. L est donc une source qui ne se retrouve ni dans Marc, ni dans Q, les deux sources utilisées par Luc.

 

24- Le matériel unique de Matthieu (source M)

Tout comme dans le cas de Luc, il est communément admis que Matthieu a consulté d’autres matériaux, appelés M. Les informations consultées par Matthieu dans la source M ne se retrouvent ni dans Q, ni dans Marc, et bien que beaucoup soient sceptiques quant à l’existence de cette source, la plupart des scolastique l’admet. D’autre part, comme pour L, on suppose que M contient des témoignages oraux ou écrits concernant Jésus, ou une combinaison des deux.

 

25- La Passion pré-marcienne

C’est une source que notre évangile le plus ancien, Marc, a utilisée pour raconter l’histoire de la Passion. Cette source est largement acceptée les spécialistes aujourd’hui, mais il existe un désaccord sur son contenu exact. William Lane Craig, exégète et philosophe, dit dans une interview :

« La plupart des specialistes s’accordent sur ce fait (le fait que Marc ait utilisé une source). La reconstruction de cette source est controversée et n’est pas unanimement acceptée. Est-ce à dire que le verset 5 du chapitre 15 appartient à la source pré-marcienne ? Les versets 8 et 9 du chapitre 14 appartiennent-ils à la source de la passion ? »

Ainsi donc, bien que le contenu de la source pré-marcienne soit débattu, son existence est largement acceptée. Craig continue en disant que « le fait que Marc utilisait et s’appuyait sur une histoire de la passion d’origine pré-marcienne est largement admis aujourd’hui par la plupart des spécialistes ; la source est si ancienne qu’elle est probablement basée sur les témoignages de témoins oculaires. »

 

26- La source pré-johannique

Jean, comme mentionné précédemment, est indépendant de nos trois évangiles synoptiques dans sa description des événements, des paroles de Jésus, etc. Nous savons que Jean a lui-aussi utilisé d’autres sources pour composer son récit, comme l’explique Bart Ehrman : « Mais les scolastiques ont longtemps supposé que Jean avait à sa disposition un récit antérieur des miracles accomplis par Jésus (ce que l’on appelle la source des signes), au moins deux récits des discours de Jésus (la source des paroles) et très probablement, une autre source de la passion. »

 

 

 

Notes et références

[1] Cette approche donnant priorité à Marc est l’opinion majoritaire parmi les spécialistes du Nouveau Testament. Quelques voix discordantes s’élèvent ici et là (Craig Bloomberg, Peter J. Williams, etc.) et je m’y joins à titre personnel. -Guillaume

[2] Cette source Q n’existe que si la théorie de la priorité de Marc est fondée, ce qui, encore une fois, ne nous parait pas être le cas. Comme l’indique le titre, cette source est hypothétique. –Guillaume

 

 

 

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