Les évangiles sont dignes de confiance

 

Cet article est extrait du livre Pâques peut-on vraiment y croire? de Rebecca McLaughlin (2023, BLF Éditions).

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Dans son best-seller de 2003, Da Vinci Code, le romancier Dan Brown a popularisé l’idée que la véritable vie de Jésus a été censurée par les autorités religieuses à des fins politiques. Son roman est une fiction passionnante, mais tellement éloignée des faits historiques que même mes amis historiens les plus laïques de la fac en étaient agacés!

Contrairement à Robert Graves dans Moi, Claude, Dan Brown n’a pas cherché à créer une fiction entre les lignes de l’histoire. Son approche consiste plutôt à affirmer que les quatre Évangiles du Nouveau Testament ne sont pas nos meilleures sources historiques sur Jésus.

Malgré son propre scepticisme à l’égard de Jésus, Bart Ehrman, universitaire et auteur de best-sellers, explique par contre que les évangiles écrits par Matthieu, Marc, Luc et Jean sont «les sources les plus anciennes et les meilleures dont nous disposons pour connaître la vie de Jésus» et que c’est là «l’opinion que partagent tous les historiens sérieux de l’Antiquité, quels qu’ils soient, chrétiens évangéliques engagés, ou athées purs et durs».

De plus, l’idée selon laquelle les Évangiles seraient une propagande de l’Église primitive ne correspond pas du tout aux textes eux-mêmes. Les apôtres de Jésus sont devenus des dirigeants clés de l’Église du premier siècle, mais le portrait que les Évangiles nous offrent d’eux est franchement embarrassant. À maintes reprises, ils ne croient pas ce que Jésus dit. Jésus va jusqu’à leur dire: «Votre foi est bien petite! » (Matthieu 8.26). Pierre, en particulier, est présenté de manière peu élogieuse. Par exemple, lorsque Jésus prédit sa mort pour la première fois, Pierre essaie de l’en dissuader. Jésus lui répond: « Arrière, “Satan” ! Éloigne-toi de moi !» (Marc 8.33). Plus tard, Pierre jure qu’il est prêt à mourir avec Jésus. Mais Jésus lui dit qu’au lieu de cela, la nuit même, Pierre va nier connaître Jésus à trois reprises, et c’est effectivement ce qui se passe (Marc 14.26-31, 66-72)!

Si quelqu’un avait, dans l’Église primitive, le pouvoir de censurer les récits concernant Jésus, c’était bien Pierre…

Pourtant, même l’Évangile selon Marc (celui qui est basé sur le témoignage de Pierre) présente Pierre sous un jour peu flatteur. Par ailleurs, le rôle que jouent les femmes dans tous les Évangiles va à contre-courant de la culture de l’époque. En effet, les quatre Évangiles présentent les femmes comme les principaux témoins oculaires de la résurrection de Jésus, à une époque où le témoignage des femmes n’était pas considéré comme digne de confiance. Si les auteurs des Évangiles avaient inventé une partie des faits pour servir les intérêts politiques de l’Église primitive, ils auraient fait un bien piètre travail!

 

Résumons. Les Évangiles ont été écrits très tôt, ils se sont basés sur des témoignages oculaires, ils sont reconnus par les spécialistes comme étant les meilleures sources historiques dont nous disposons sur la vie de Jésus, et semblent avoir été en quelque sorte contraints, par amour de la vérité, à aller jusqu’à exposer les échecs des responsables chrétiens les plus influents de leur époque.

Mais même si Bart Ehrman pense que les Évangiles sont les meilleures sources historiques sur la vie de Jésus, il soutient aussi que, si nous comparons les Évangiles et notons leurs différences, nous découvrons qu’ils ne sont pas aussi dignes de confiance que les chrétiens l’imaginent…

Est-ce vrai ?

Pour aller plus loin :

 

 

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