Voici comment Bonhoeffer s’est chargé de sa croix

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Le 9 avril 1945, deux semaines seulement avant que les troupes alliées ne libèrent le camp de la mort de Flossenbürg, les nazis y ont pendu Dietrich Bonhoeffer, pasteur luthérien qui avait participé à la résistance dans les années 1930 et 1940. 

Issu d’une famille de la classe moyenne, Bonhoeffer était brillant. Sorti diplômé de l’Université de Berlin, il a étudié encore un an à l’Union Theological Seminary de New York. Dans le ghetto de Harlem, il a enseigné à l’école du dimanche et dirigé des études bibliques. Là, il a connu les horreurs de la haine raciale. A l’âge de 25 ans, il est devenu maître de conférences en théologie systématique à l’Université de Berlin. 

Quand Hitler est arrivé au pouvoir en 1933, Bonhoeffer est rapidement devenu un des principaux porte-parole de l’Eglise confessante, qui a incarné la résistance protestante contre le nazisme. Après la promulgation des lois antisémites au printemps, il a déclaré dans une de ses prédications que l’Eglise devait s’opposer à l’Etat lorsque celui-ci prenait des positions contraires à la Bible. Il a expliqué que, si un conducteur fou conduisait n’importe comment et blessait des gens, on ne devait pas se contenter de venir en aide aux blessés mais tout faire pour neutraliser le conducteur. A l’époque, de plus en plus de chrétiens se ralliaient au national-socialisme d’Hitler. Ainsi, ce jour-là, la majeure partie des personnes présentes dans l’église en sont ressorties dépitées. 

Puis, quand l’Eglise protestante d’Allemagne a choisi d’apporter son soutien au dictateur, Bonhoeffer a participé à la fondation d’un mouvement luthérien dissident. Les «jeunes réformateurs», comme ils s’appelaient, s’engageaient à rester fidèles à la Parole de Dieu et à s’opposer aux mesures antisémites imposées par le régime. C’est ainsi que Bonhoeffer est devenu un des chefs de file et porte-parole de l’Eglise confessante. Son livre, De la vie communautaire, décrit la vie de cette communauté chrétienne de l’époque. 

Son ouvrage le plus connu, Vivre en disciple, dénonce la «grâce à bon marché», celle qui est une excuse au laxisme moral et spirituel. Pour Bonhoeffer, le sacrifice, la souffrance et le renoncement étaient indissociables de la vie chrétienne :

Etre dans la souffrance, rejeté, méprisé et abandonné par les êtres humains (…) est un signe essentiel de la souffrance de la croix qu’une christianité ne peut plus comprendre qui ne sait plus distinguer l’existence bourgeoise de l’existence chrétienne.

 

Dans ce livre, il explique aussi que la première souffrance dont nous devons tous faire l’expérience est «l’appel qui nous convie à sortir des attachements de ce monde». Par conséquent, la souffrance ne doit pas être vécue dans l’apitoiement sur soi, dans un esprit morbide et dans les plaintes. Nous sommes appelés au renoncement, certes, mais sans nous apitoyer sur nous-mêmes. Il écrit encore:

La croix n’est pas le terrible aboutissement d’une vie pieuse et heureuse mais elle est dressée au commencement de la communion avec Jésus-Christ. (…) Marcher sous cette croix n’est ni la misère ni le désespoir, mais le réconfort et la paix des âmes, c’est la joie suprême. 

 

Arrêté en 1943, Bonhoeffer a été emprisonné à Berlin. Dans un premier temps, sa vie a été épargnée grâce à l’intervention d’un membre de sa famille qui avait un poste haut placé dans le gouvernement, mais cet homme a été impliqué dans l’organisation de complots contre les nazis.

Le dimanche 8 avril 1945, Bonhoeffer terminait à peine le petit culte qu’il avait organisé pour ses codétenus dans leur prison de Schönberg, quand deux hommes sont entrés et ont ordonné: «Prisonnier Bonhoeffer, préparez-vous à venir avec nous.» 

Les autres prisonniers lui ont dit au revoir, puis, son visage reflétant la joie de souffrir avec eux pour Jésus, il a déclaré : «C’est la fin, pour moi, le début de la vie.»

 

 

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