Pourquoi Marie s’est-elle inquiétée pour Jésus, s’il est Dieu ?

 

Article de Rémi Gomez, apologète et pasteur de l’Église Lumière des Nations à Lyon, extrait de son récent ouvrage, La divinité du Christ face à l’Islam

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Mes amis musulmans me disent :

 « Marie, la mère de Jésus, ne croyait pas que Jésus soit Dieu. Après avoir retrouvé Jésus, qui était resté au temple sans prévenir à seulement douze ans, Marie déclare: “Voici, ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse”. Pensez-vous raisonnable que Marie s’inquiète pour son Dieu? Marie est angoissée pour son Dieu. Une créature devrait-elle protéger le Créateur? Il semble que même la mère de Jésus ne l’ait jamais reconnu comme Dieu ».

Selon vous, ce texte prouve que Jésus n’est pas Dieu. Comme c’est étonnant! Tout d’abord, il n’est pas question pour Marie de protéger Dieu, mais de protéger l’enfant qu’elle a porté et qui est encore sous sa responsabilité. En effet, Dieu s’est fait homme sans tricher, se rendant faible et petit. Selon la Bible, « Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix » (Philippiens 2: 5-8). Dans sa jeunesse, Jésus était donc un enfant comme tout autre, avec des besoins d’enfants. Cela n’enlève en rien sa forme préexistante en tant que Dieu.

De plus, le texte pointe sur l’angoisse de Marie et non sur celle de Jésus. Lui ne s’inquiète pas et il va même jusqu’à expliquer à ses parents que ce qu’il fait est la meilleure chose à faire: « Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père? » (Luc 2: 49).

Notons au passage que les parents de Jésus avaient une grande confiance en lui: « Puis, quand les jours furent écoulés, et qu’ils s’en retournèrent, l’enfant Jésus resta à Jérusalem. Son père et sa mère ne s’en aperçurent pas. Croyant qu’il était avec leurs compagnons de voyage, ils firent une journée de chemin » (Luc 2: 43-44). Une journée sans s’inquiéter, n’est-ce pas là une preuve de grande confiance de la part de Joseph et de Marie vis-à-vis de Jésus? Marie n’en reste pas moins une mère avec son instinct de mère. Qu’aurions-nous pensé de Marie si elle n’avait pas été inquiète pour son enfant?

Autre aspect important: le fait que Marie ne croit pas que Jésus est Dieu implique-t-il qu’il ne soit pas Dieu? Votre conclusion est étrange à plusieurs titres.

Il est écrit: « Les parents de Jésus, ayant appris ce qui se passait, vinrent pour se saisir de lui; car ils disaient: Il est hors de sens. Et les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, dirent: Il est possédé de Béelzébul; c’est par le prince des démons qu’il chasse les démons » (Marc 3: 21-22). Ni la famille de Jésus ni les principaux chefs religieux n’ont immédiatement compris qui était Jésus – ils l’ont même jugé fou ou sous influence du diable. Jésus est « la lumière du monde » qui « est venue chez les siens, et les siens ne l’ont point reçue » (Jean 1: 11) et encore: « ses frères non plus ne croyaient pas en lui » (Jean 7: 5). Et plus tard, Jésus dit à l’apôtre Philippe: « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe! Celui qui m’a vu a vu le Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? » (Jean 14: 9-10).

 Visiblement, les proches de Jésus n’ont pas été les plus prompts à le reconnaître pour ce qu’il est. Marie elle-même n’était pas omnisciente. Comme n’importe lequel d’entre nous, elle a dû découvrir qui était Jésus. Comment pouvait-elle imaginer porter en son sein Dieu fait homme? Cela dépasse l’entendement! Ceci s’est fait avec le temps; ainsi « Marie gardait toutes ces choses, et les repassait dans son cœur » (Luc 2: 19). Notons au final que croire en l’humanité de Jésus ne contredit jamais le fait qu’il soit Dieu. Il est seulement facile de conclure qu’il est homme sans voir qu’il est Dieu. C’est le Père qui, depuis les cieux, révèle cette seconde vérité à partir des Écritures (Matthieu 16: 16; Jean 20: 28)! La révélation est donc la pièce manquante du puzzle que Dieu accorde à ceux qui se tournent sincèrement vers lui afin d’être transformés par le renouvellement de l’intelligence (Romains 12: 2).

 

 

 

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