Pouvons-nous utiliser les figures de l’AT comme des exemples moraux ?

Durant des années, j’ai entendu des personnes affirmer cela. Dans des livres, des articles, des podcasts. On nous répète sans cesse que les prédicateurs ne peuvent pas utiliser les récits de l’Ancien Testament en tant qu’exemples moraux. Pourquoi ?  Parce que cela enfreint les règles de la prédication centrée sur Christ. Si nous parlons de figures de l’Ancien Testament, nous ne pouvons que parler de la manière dont elles pointent vers Christ.  Si nous les utilisons comme des exemples moraux, nous devenons des moralistes.

C’est, tout du moins, c’est ce que l’on nous enseigne régulièrement

Nous devons reconnaître que la motivation pour un tel conseil est louable.  Oui, nous voulons prêcher Christ (bien que nous ayons sans doute besoin de définir ce que cela signifie plus précisément).  Et oui, nous ne voulons pas promouvoir une sorte de moralisme bien pensant depuis de la chaire. Mais cela signifie-t-il qu’il faut exclure d’utiliser des récits de l’Ancien Testament comme des exemples moraux ?  Je ne pense pas.  Et voilà pourquoi : les auteurs du Nouveau Testament, eux, l’ont fait.

Il y a de nombreuses occurrences de procédé, mais nous nous contenterons d’un passage tiré de l’apôtre Paul. Après avoir raconté les nombreuses pérégrinations du peuple d’Israël dans le désert —la séparation de la mer rouge, la manne, l’eau du rocher— Paul dit :

« Ce sont là des exemples pour nous, afin que nous n’ayons pas de mauvais désirs, comme ils en ont eu […].  Ne devenez pas idolâtres comme certains d’entre eux […]. Ne nous livrons pas à l’immoralité sexuelle comme l’ont fait certains d’entre eux […] ne maugréez pas comme certains d’entre eux l’ont fait […] Or tout cela leur est arrivé à titre d’exemple, et a été écrit pour nous avertir […] »
(1 Co 10.6-11).

 

En d’autres termes, ne soyez pas comme les Israélites dans le désert.

Les figures de l’ancien Testament sont également utilisées parfois comme des exemples moraux positifs. Jacques fait appel à l’histoire d’Elie pour nous encourager à prier : « Elie était un homme de la même nature que nous, et il priait avec instance » (Jacques 5.17).

De plus, il y a tout le chapitre de la foi en Hébreux 11 qui raconte les grandes oeuvres des saints de l’Ancien Testament. Certes, c’étaient des oeuvres basées sur la foi (et non des oeuvres méritoires – provenant de leur propre justice). Néanmoins, leurs actions étaient tout de même présentées comme un modèle à suivre pour nous :

« C’est pourquoi, puisque nous sommes entourés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau […] et courons avec persévérance l’épreuve qui nous est proposée »
(Heb 12:1)

 

Soyons clairs: cela ne signifie pas que les récits de l’Ancien Testament ne servent que d’exemples moraux.  Bien sûr, ils pointent aussi vers Christ.  En effet, les auteurs du Nouveau Testament utilisent beaucoup de figures de l’Ancien Testament comme des types de Christ, anticipant sa grande œuvre de rédemption. Mais voici où je veux en venir: ces récits n’ont pas forcément une fonction ou l’autre seulement. Les histoires/figures de l’ancien Testament peuvent fonctionner à la fois comme un type de Christ et comme des exemples moraux de ce que la vraie foi peut produire dans la vie du peuple de Dieu.

En fin de compte, cela signifie que nous avons une certaine liberté dans la façon dont nous prêchons ces récits de l’Ancien Testament.  Et cette liberté est établie par les auteurs du Nouveau Testament eux-mêmes.

 

 

Ces ressources de Michael J. Kruger pourraient vous intéresser :

 

 

 

 

 

Abonnez-vous au Bon Combat

Recevez tous nos nouveaux articles directement sur votre boîte mail ! Garanti sans spam.