Voici pourquoi la convoitise est un péché si grave

Cet article est extrait de l’ouvrage de Kevin DeYoung, Les dix commandements, édité par Publications Chrétiennes. Retrouvez d’autres extraits de cet ouvrage ici et ici.

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La Bible utilise des mots forts pour dénoncer le péché de la convoitise : 

Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé, pour commettre des choses indignes, étant remplis de toute espèce d’injustice, de méchanceté, de cupidité, de malice ; pleins d’envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de malignité; rapporteurs, médisants, impies, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, dépourvus d’intelligence, de loyauté, d’affection naturelle, de miséricorde (Ro 1.28-31).

Au beau milieu de cette liste plutôt déplaisante, il y a la convoitise. Ce n’est pas un petit péché, mignon et sans danger. Dans l’épître aux Éphésiens, Paul exprime la même chose : 

« Que l’immoralité sexuelle, l’impureté sous toutes ses formes ou la soif de posséder ne soient même pas mentionnées parmi vous, comme il convient à des saints » (5.3; SG21). 

 

Même si dans ce passage, la soif de posséder a une connotation sexuelle, il est frappant de voir qu’elle est citée au même titre que ces graves péchés qui ne doivent même pas être nommés parmi les saints !

 

 

Qu’est-ce que la convoitise exactement ? 

D’abord, ce n’est pas la même chose que le simple fait d’avoir des désirs. Le dixième commandement n’interdit pas de désirer, de vouloir ou de souhaiter obtenir quelque chose de beau ou de meilleur. Jésus savait ce que c’était d’avoir faim, de vouloir de la nourriture. Dans le désert, il a expérimenté la tentation. À Gethsémané, il a connu le sentiment d’abandon et de solitude. Sur la croix, il a connu la soif. Il savait ce que c’était de souffrir et de demander à Dieu : « Y-a-t-il un autre moyen ? » Et pourtant, dans l’épreuve, il n’a jamais enfreint le dixième commandement.

La loi contre la convoitise n’est pas une loi contre les sentiments. Dans son livre intitulé The Rare Jewel of Christian Contentment (Le contentement chrétien, cette perle rare), Jeremiah Burroughs explique que le contentement ne s’oppose pas :

  1. Au sentiment légitime d’affliction ;
  2. Aux gémissements et aux complaintes exprimés de manière appropriée à Dieu et à nos amis ;
  3. Au souhait de recevoir une aide légitime dans diverses circonstances, ou à l’aspiration d’être simplement délivré des afflictions du moment par des moyens légaux.

Même les puritains les plus pointilleux n’ont pas interdit aux chrétiens affligés d’adresser des plaintes vers le ciel et de s’écrier : « Seigneur, j’aimerais qu’il y ait un autre moyen. »

 

 

La Bible honore souvent le désir lorsqu’il est exprimé de la bonne manière 

Dans les histoires de Sara et d’Anne, nous voyons bien que le désir d’avoir des enfants est un désir sain. Dans le Cantique des Cantiques, nous voyons que le désir d’intimité sexuelle est un désir sain. Le livre des Proverbes nous encourage à planifier et à travailler fort pour améliorer notre vie. Désirer aller de l’avant dans la vie ou avoir un compte bancaire en bonne santé n’est pas nécessairement une mauvaise chose. De même, il n’est absolument pas mauvais de désirer Dieu davantage ou de vouloir qu’il déverse son Esprit en nous. Ces thèmes sont abordés tout au long des Psaumes. Et même que Paul désirait, dans un sens, mourir et être avec Christ (Ph 1.21). Le dixième commandement ne signifie pas du tout que nous devons devenir des créatures dépourvues de sentiments, d’espoirs, de rêves ou d’ambition saine.

Ce genre de pensée relève plus du bouddhisme que du christianisme. Dans le bouddhisme, la condition difficile de l’homme est causée par l’envie et le désir. Les quatre nobles vérités établissent que : (1) la vie est remplie de souffrances, (2) la souffrance est causée par le désir, (3) on atteint le nirvana et la souffrance cesse lorsque le désir disparaît, (4) on accède à la libération lorsqu’on est détaché du désir, et pour ce faire, nous devons suivre le noble chemin octuple. 

 

 

Notre problème est que nous désirons trop peu

Ce n’est pas le christianisme. La Bible dit que notre problème ne réside pas dans le désir lui-même, mais dans le fait de désirer de mauvaises choses ou de désirer de bonnes choses de la mauvaise façon. Comme l’a si bien exprimé C. S. Lewis, le problème n’est pas que nous désirons trop, mais que nous désirons trop peu, « comme un enfant ignorant qui voudrait continuer à préparer des gâteaux de boue dans un bidonville, ne pouvant s’imaginer ce qu’une invitation pour des vacances à la mer pourrait représenter. Nous sommes bien trop facilement satisfaits. » 

Nous nous contentons de plaisirs mondains passagers. Cependant, Dieu ne nous dit pas que nous devrions avoir honte de vouloir ces choses. Il nous annonce qu’il peut nous donner quelque chose de bien meilleur et de plus durable que toutes les babioles futiles du monde.

 

 

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